SY&SE révolutionne le collage de composants

C’est une petite révolution dans le domaine du collage de composants – et, partant, de l’étanchéité - qu’est venue présenter au salon EPHJ la start-up chaux-de-fonnière SY&SE (prononcez saï and si).

Spin-off de la Haute école Arc-Ingénierie (HE-Arc) et hébergée par l’incubateur Neode, la jeune pousse a développé une méthode d’assemblage sans colle applicable à des matériaux aux coefficients de dilatation très différents. Cette nouvelle technologie, qui surpasse les méthodes actuelles et ouvre de larges perspectives dans l’horlogerie, l’optique, l’électronique et le médical, a reçu le Grand prix des exposants de l’EPHJ-EPMT-SMT qui consacre la meilleure innovation du salon.

La microtechnique fait partie de l’ADN du tissu industriel et académique neuchâtelois. Ce domaine regroupe une multitude d’activités économiques dont la plus connue, au-delà de nos frontières, est certainement l’horlogerie. C’est justement de ce terreau qu’est issue SY&SE: en collaboration avec Cartier, dont la manufacture horlogère se trouve également à La Chaux-de-Fonds, la start-up a mis au point une technique basse température qui permet de lier sans colles des métaux et des céramiques aux verre saphir. «Il existe actuellement deux solutions pour effectuer cette opération, explique Bertrand Späth, responsable business development: la colle ou l’Anodic Bonding. Or, la première se détériore avec le temps, alors que la seconde, qui utilise un courant électrique, chauffe la matière à 450°C et ne fonctionne qu’entre verre et silicium.»

Baptisée ICB (Impulse Current Bonding), la technologie de SY&SE produit des assemblages d’une force et d’une étanchéité exceptionnelle. Utilisant des impulsions électriques, elle s’effectue à basse température (moins de 180°C), permettant ainsi de préserver l’intégrité des matériaux. Plus de vingt d’entre eux sont déjà liables au verre, comme l’acier inoxydable, les alliages de titane et d’aluminium, le saphir, le silicium et même l’oxyde de zirconium (la céramique).

Si l’horlogerie est un débouché naturel, de nombreux produits médicaux sont assemblés et donc compatibles avec la technologie ICB. Des instruments chirurgicaux ou encore des endoscopes sont en contact avec le corps humain et ne doivent pas amener d’agents pathogènes. La technologie de SY&SE est de plus insensible aux traitements de stérilisation et désinfection, qu’ils soient chimiques, thermiques, par rayonnement ou environnementales.

06.7.2018