Congrès ISO/TC114 2011

Pour son congrès bisannuel, le comité technique ISO chargé des projets horlogers s'est réuni à Berlin du 9 au 13 mai 2011, à l'aimable invitation de son membre allemand DIN.

C'est donc au cœur de Berlin, au siège de l'une des plus anciennes et célèbres associations de normalisation que les spécialistes provenant d'Allemagne, de Chine, de France, de Hong Kong, du Japon et de Suisse ont travaillé sur les projets en cours et élaboré quelques plans d'actions pour les travaux futurs.

Le Président du TC 114, Monsieur Jean-Pierre Curchod, a salué la présence d'une importante délégation japonaise, malgré les événements dramatiques que le Japon subit ces dernières semaines.

Au niveau des projets, plusieurs décisions importantes ont été prises par les délégués.

Le groupe de travail 1 "Exigences pour les piles pour montres" a un nouvel animateur, en la personne de Monsieur Stefan Pfrommer. Il succède à Monsieur Jean-Claude Robert, qui a pris sa retraite dernièrement.

Le groupe de travail 2 "Matériaux allergènes et substances dangereuses" a été mis en veille. Le projet de guide ISO qui faisait la synthèse des lois et directives dans ce domaine, ne sera pas publié. Parti d'un bon principe, il s'avère que la mise à jour d'un tel document est quasiment impossible, considérant l'évolution rapide des directives, à l'image de REACH. Un document ISO n'est tout simplement plus adapté à cette tâche. Chaque pays choisira ainsi le système de veille qui lui convient le mieux.

Le groupe de travail 5 "Boîtes de montres en matériaux durs" a également fait l'objet de décisions importantes. Le projet de norme ISO 13098 Instruments horaires – Boîtes de montres en matériaux durs et accessoires – Exigences générales et méthodes d'essais est converti en Spécification Technique ISO. Ceci nous permet de travailler sur une base nouvelle, tout en gardant possible une publication future sous forme de norme ISO lorsque le document sera consolidé.

Concernant le sous-comité 6 "Revêtements en métaux précieux", l'activité commencée à Shenzhen continue. Pour le groupe de travail 3, il s'agit pour l'heure d'effectuer des essais comparatifs pour la détermination du titre des revêtements en or, avec les deux moyens que sont la coupellation et le microscope électronique à balayage/microsonde. Si les résultats sont prometteurs sur une couche unique, il s'agit maintenant de vérifier si un revêtement multicouche déposé sur une base acier inoxydable confirme ces résultats. La finalité de ces travaux est de déterminer si un amendement de la norme ISO 3160-2 Boîtes de montres et leurs accessoires – Revêtements d'alliage d'or – Partie 2: détermination du titre, de l'épaisseur, de la résistance à la corrosion et de l'adhérence est envisageable ou non.

Actuellement la méthode préconisée par la norme ISO 3160-2 est la coupellation. Si les travaux s'avèrent concluants, le microscope électronique à balayage/microsonde pourrait être autorisé dans certains cas particuliers.

Pour terminer, un point qui intéressait particulièrement les délégations française et suisse, la norme ISO 1413 Montres résistant aux chocs. Lors du dernier examen systématique, la France et la Suisse avaient proposé la révision de cette norme. Divers arguments techniques avaient été émis, mais la majorité des voix n'étant pas atteinte, une révision était impossible. A Berlin, les spécialistes ont pu débattre de la pertinence des arguments et c'est assez facilement que les délégations présentes ont été convaincues qu'un travail de révision était bienvenu, compte-tenu de l'état des connaissances en matière de chocs.

Ainsi le sous-comité 1 "Montres résistant aux chocs" a été réactivé et Monsieur Patrick Lederrey nommé Président. Un programme de travail a été établi. Il comporte notamment la résolution de certains problèmes posés par la machine décrite dans la norme, l'étude relative à l'introduction de chocs aléatoires sur la montre complète, ainsi que des chocs complémentaires sur couronnes et poussoirs.