Palmarès du Grand prix d'horlogerie de Genève 2024

Evénement tant attendu, les Oscars de l’horlogerie ont rassemblé quelque 1’300 personnes le 13 novembre dernier, au Théâtre du Léman. Cette 24^e édition du Grand prix d’horlogerie de Genève (GPHG) a une fois de plus fait la part belle aux garde-temps d’exception mais également, pour ne pas dire surtout, aux artisans qui œuvrent avec passion pour que ces créations prennent vie. Animée pour la première fois par l’actrice française Carole Bouquet, sur un fond musical, la soirée a tenu le microcosme horloger en haleine.

Profondément ancrée dans l’histoire, la mesure du temps continue d’innover, de passionner, de surprendre et d’émerveiller. Au cœur de l’horlogerie, les savoir-faire de la branche sont reconnus depuis 2020 par l’Unesco comme un patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le GPHG n’est pas qu’un simple prix puisqu’il aspire à élever la mesure du temps au rang de 12e art, a rappelé Raymond Loretan, président de la fondation qui chapeaute la manifestation.

Réparties dans 15 catégories, 90 montres, réalisées par 57 maisons, étaient en lice pour gagner l’un des 20 prix, dont l’Aiguille d’or, récompense suprême. Cette édition 2024 a vu deux nouvelles catégories s’ajouter à la liste habituelle. Tout d’abord, Time Only, qui se destine à des garde-temps classiques à deux ou trois aiguilles, sans complications, ainsi que le prix de l’Eco-innovation, qui récompense une pièce dont le développement met l’accent sur la durabilité et la traçabilité.

Après avoir été minutieusement présélectionnées par l’Académie du GPHG, qui compte actuellement 980 membres, ces créations ont sillonné le monde pour être présentées à Hong Kong, à Ho Chi Minh-Ville (Vietnam), à New York, ainsi qu’à Genève. Les montres lauréates ont terminé leur tournée mondiale au cœur de la bibliothèque universitaire de Bucarest en permettant au public de les découvrir le temps d’une exposition.

Aiguille d’or
Consécration suprême, l’Aiguille d’or a été décernée à IWC Schaffhausen pour sa Portugieser Eternal Calendar, premier quantième perpétuel séculaire de la maison. Logé dans un boîtier en platine, ce concentré de technicité présente, entre autres, un affichage des phases de lune avec une précision sans précédent… L’indicateur Double Moon, avec son disque en titane orné de deux points bleus et son disque supérieur rotatif en verre, ne devra en effet être ajusté qu’après 45 millions d’années. Une prouesse rendue possible par un nouveau train d’engrenages.

Triplé gagnant
Comme à son habitude, Van Cleef & Arpels fait rêver et présente le temps de façon poétique et enchantée. La pièce Lady Jour Nuit (Prix de la Montre femme) se réinterprète dans un diamètre de 33 mm. Pavées de diamants, la lune et les étoiles poursuivent le soleil, orné d’or jaune guilloché. Doté d’un disque rotatif 24 heures, le cadran tourne de façon presque imperceptible. Grâce à l’effet de profondeur du verre aventuriné de Murano, cette pièce recrée l’immensité de l’espace.

La Lady Arpels Brise d’Eté (Prix de la Complication pour femme) a conquis le jury avec son jardin fleuri. Indiquant l’heure, des papillons en or blanc et jaune, réalisés en émail plique-à-jour, s’envolent grâce à un module s’animant à la demande. Ce dernier donne également vie aux fleurs et à leurs tiges. Souligné par la nacre mate, le cadran dévoile une scène poétique où premier et arrière-plan se conjuguent pour illustrer une précieuse végétation.

Remportant le Prix de la Montre métiers d’art, la Lady Arpels Jour Enchanté incarne un univers fascinant. Cette scène en relief prend vie à travers des jeux de perspectives rendant hommage à la nature, source inépuisable d’inspiration. Traversées de lumière, des feuilles en or blanc, émail plique-à-jour, émail façonné et diamants abritent un champ de fleurs aux couleurs chatoyantes.

Deux pièces primées pour Chopard
Doublé pour la maison Chopard qui s’est vue distinguée premièrement pour Laguna, une montre à secret de haute joaillerie. L’heure s’y révèle dans un coquillage précieux, accompagné d’une véritable palette de saphirs, allant du bleu pastel au rose en passant par le violet, qui entourent et sculptent le cadran. Hypnotique, cet écosystème miniature a été ciselé durant plus de 1’000 heures de travail.

Ce premier prix en poche, Karl-Friedrich Scheufele, coprésident de Chopard, est remonté sur scène pour recevoir cette fois le Prix de l’Eco-innovation pour son modèle L.U.C Qualité Fleurier. Cette pièce se présente dans un boîtier de 39 mm façonné en Lucent Steel, l’acier aux propriétés exclusives de la marque, fabriqué avec un taux de recyclage d’au moins 80%. Il se distingue également par ses labels COSC et Qualité Fleurier. Témoin de l’expertise et de l’innovation cultivées par la manufacture, son mouvement L.U.C 96.09-L s’équipe de la technologie Chopard Twin.

Révélation horlogère
Le Prix de la Révélation horlogère a distingué Rémy Cools pour son Tourbillon Atelier. Ce jeune artisan du temps incorpore autant de méthodes de fabrication artisanales et traditionnelles que possible dans son travail, dans le but de façonner des garde-temps durables. Lors de la conception de cette montre lauréate, une attention particulière a été portée aux éléments et à leur proportion. Le boîtier en platine de 39 mm et son verre saphir bombé permettent une vue privilégiée sur le tourbillon et l’affichage de l’heure.

Enfin, comme à son habitude, le jury a distingué une personnalité du monde horloger avec son Prix Spécial. Cette année, c’est Jean-Pierre Hagmann, artisan créateur spécialisé dans les boîtiers de montres, surpris mais heureux de recevoir la distinction. Ayant commencé sa formation professionnelle en 1956 par un apprentissage de bijoutier joaillier, ce passionné est aujourd’hui l’un des derniers artisans capable de concevoir et réaliser une boîte de montre entièrement avec des outils traditionnels guidés à la main, tels que la scie, la lime, le tour et la fraise. Il est considéré comme le plus célèbre des artisans-boîtiers, sa signature «JHP» étant reconnue dans le monde entier.

A l’issue de la soirée, l’excellence horlogère, mais aussi ceux qui œuvrent à la confection des garde-temps, ont été dignement célébrés. Une montre trois aiguilles, un calendrier perpétuel, une pièce mettant à l’honneur les métiers d’arts ou encore, une création joaillière… Tous les garde-temps en lice ont assurément réussi la complication la plus rare, celle d’avoir une âme.

Palmarès 2024

Grand Prix de l’Aiguille d’or:
IWC Schaffhausen, Portugieser Eternal Calendar

Prix de la Montre femme:
Van Cleef & Arpels, Lady Jour Nuit

Prix de la Complication pour femme:
Van Cleef & Arpels, Lady Arpels Brise d’Eté

Prix Time only:
H. Moser & Cie, Streamliner Small Seconds Blue Enamel

Prix de la Montre homme:
Voutilainen, KV20i Inversé

Prix de la Complication pour homme:
De Bethune, DB Kind Of Grande Complication

Prix du Tourbillon:
Daniel Roth, Tourbillon Souscription

Prix de la Montre calendrier et astronomie:
Laurent Ferrier, Classic Moon Silver

Prix de l’Exception mécanique:
Bovet 1822, Récital 28 Prowess 1

Prix de la Montre chronographe:
Chronographe Monopoussoir Sylvain Pinaud X Massena Lab

Prix de la Montre iconique:
Piaget, Polo 79

Prix de la Montre sport:
Ming, 37.09 Bluefin

Prix de la Montre joaillerie:
Chopard, Montre à secret de Haute Joaillerie Laguna

Prix de la Montre métiers d’art:
Van Cleef & Arpels, Lady Arpels Jour Enchanté

Prix de la Petite aiguille:
Kudoke, 3 Salmon

Prix Challenge:
Otsuka Lotec, No.6

Prix de l’Eco-innovation:
Chopard, L.U.C Qualité Fleurier

Prix de l’Audace:
Berneron, Mirage Sienna

Prix Révélation horlogère:
Rémy Cools, Tourbillon Atelier

Prix de la Chronométrie:
Bernhard Lederer, 3 Times Certified Observatory Chronometer

Prix Spécial du jury:
Jean-Pierre Hagmann

21.11.2024