La Biennale du patrimoine horloger de retour

Là où la magie horlogère prend vie... Quelque trente ateliers, manufactures et institutions ont ouvert leurs portes au public, du 31 octobre au 3 novembre derniers. Cette onzième édition de la Biennale du patrimoine horloger a une fois de plus dévoilé le foisonnant écosystème de la mesure du temps en permettant à 4’500 curieux de découvrir l’envers du décor.

Après trois ans d’absence, la Biennale du patrimoine horloger a donné l’opportunité au public de plonger au cœur de l’art horloger. Au total, ce sont seize maisons horlogères, quinze entreprises de sous-traitance et écoles, ainsi que douze institutions culturelles qui ont ouvert leurs portes à La Chaux-de-Fonds, au Locle ainsi qu’à Saint-Imier.

Soutenu par la FH, aux côtés de la Banque Raiffeisen des Montagnes neuchâteloises et de la Loterie romande, cet événement aura attiré 4’500 passionnés d’horlogerie ou novices en la matière, ayant en commun l’amour de la mesure du temps.

Dès leur mise en ligne, les places disponibles ont rapidement trouvé preneur. Les manufactures telles que Zenith, Cartier, Eberhard & Co, Audemars Piguet, Girard-Perregaux, Longines, ochs und junior, Jaquet Droz, TAG Heuer, Tissot, Ulysse Nardin, mais également des maisons de sous-traitance comme Bergeon, le COSC, Horotec ou encore le Laboratoire Metallo-Tests ont permis au public de découvrir leurs savoir-faire. Cette année, plusieurs nouveaux acteurs se sont ajoutés à la liste, dont notamment Tudor, Kenissi, Schwarz Etienne, Schneider&Co Watch, le Groupe Froidevaux, ou encore Arcofil.

La FH était présente lors de la traditionnelle table ronde orchestrée autour du thème «Comment maintenir les savoir-faire dans l’Arc jurassien?» puisque Yves Bugmann, président de l’organisation faîtière, y a pris la parole aux côtés d’Alain Ribaux (conseiller d’Etat neuchâtelois en charge de l’Economie et de la culture), Alain Delamuraz (CEO Montres Jaquet Droz), Fanny Queloz (administratrice Arts&Design Manufacture) et Cédric Bassin (directeur du Centre de formation professionnelle Berne francophone et membre de la commission Formation professionnelle de la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse).

Ces portes ouvertes ont permis à la rédaction de la Revue FH de plonger au cœur de la manufacture Jaquet Droz, réputée pour ses automates d’hier et d’aujourd’hui. Située aux abords de La Chaux-de-Fonds, entourée de voisins bien connus du monde horloger, la maison ne cesse de puiser son inspiration dans son histoire fortement ancrée dans la région. Ici, une poignée d’artisans s’attèlent à la tâche avec passion, la manufacture ne comptant pas plus d’une cinquantaine de collaborateurs. Si les techniques traditionnelles telles que l’émaillage, la peinture miniature ou encore le sertissage occupent une large place, l’esprit avant-gardiste se mêle subtilement aux créations. Héritière de précurseurs horlogers ayant profondément marqué leurs temps, la maison Jaquet Droz continue de perpétuer son savoir-faire avec un centrage fort sur le caractère disruptif de ses pièces, véritablement uniques.

Inaugurée au Locle en 2021, la manufacture Audemars Piguet nous a également ouvert ses portes. D’emblée, l’architecture lumineuse du bâtiment séduit. Son caractère résolument avant-gardiste s’intègre parfaitement au relief de la vallée, s’inspirant des éléments naturels qui l’entourent. A l’intérieur, déambuler au cœur de la «piazza» a permis de s’immerger dans cette organisation spatiale rayonnante, faite de cloisons vitrées, de visibilité encourageant les échanges entre artisans… Portée par le grondement des machines, cette visite a été un véritable avant-goût du travail méticuleux qui s’opère dans ces ateliers spécialisés dans les mécanismes de montres compliquées.

Situé également au Locle, le Contrôle officiel suisse des chronomètres, ou COSC pour les initiés, nous a présenté les dessous de la fameuse certification, tant convoitée dans le monde de l’horlogerie. Se définissant comme un bureau d’observation, ce label indépendant s’est donné pour mission de promouvoir la branche, estampillant les mouvements d’une grande valeur ajoutée. Manuellement et méticuleusement un à un, ces derniers voient premièrement leur numéro examiné, afin d’assurer la traçabilité des pièces. Passés au crible, ils sont ensuite contrôlés individuellement selon un programme d’épreuves spécifiques, durant plusieurs jours consécutifs, dans cinq positions et à trois températures différentes (8°, 23° et 38°). En 2023, un total de 2’502’166 certifications ont été délivrées, 40% des montres mécaniques suisses exportées ont reçu le précieux label, l’institution ayant œuvré 7/7, 350 jours dans l’année. Pour gagner en efficacité, le COSC bénéficie aussi de bureaux à Saint-Imier et à Bienne.

Assurément, la Biennale du patrimoine horloger a rempli sa mission avec brio. L’événement reviendra dans deux ans, à savoir début novembre 2026.

21.11.2024