Maison des métiers d’art Cartier

Créée en 2014, la Maison des métiers d’art est née de la volonté de Cartier de partager, préserver et faire évoluer un ensemble de savoir-faire rares menacés de disparition. En son sein, horlogerie et joaillerie s’y rencontrent au travers de réalisations très sophistiquées, nourrissant ainsi une palette sans limite de moyens d’expression.

Depuis dix ans, la Maison des métiers d’art est un écosystème de savoirs et de métiers, de talents et d’expertises, engagés dans un dialogue intense qui tisse des liens fondamentaux et précieux entre le patrimoine et les technologies les plus avancées. Cet espace incarne le fil rouge de toutes les créations de Cartier.

Sise à La Chaux-de-Fonds, la Maison des métiers d’art réunit aujourd’hui des métiers adaptés à l’infiniment petit de l’univers horloger: des métiers que le temps fait évoluer et qui diffusent de nouvelles approches; des métiers d’expérience, enseignés de maître à apprenti dans le secret des ateliers. C’est ce patrimoine humain et technique que Cartier protège et développe dans ce lieu d’exception intégré au cœur d’un réseau d’excellence, que constituent les manufactures Cartier Horlogerie.

Située tout près de la manufacture horlogère de La Chaux-de-Fonds, la Maison des métiers d’art est à l’image de l’engagement de Cartier en faveur des métiers d’art, à savoir ancrée dans l’histoire et tournée vers le futur.

Un lieu de tradition tourné vers l’avenir
Installée dans une ferme de style bernois du 17e siècle entièrement restaurée, la Maison des métiers d’art est un lieu d’une grande modernité, où la précision horlogère s’associe à l’expertise des artisans.

Dans cette maison-atelier de 1’500 m2 à l’atmosphère singulière, des techniques ancestrales, parfois vieilles de plusieurs millénaires, sont sublimées au fil de créations inédites.

En 2011, Cartier a acquis cette ferme avec l’ambition de la transformer en un centre d’innovation créative qui s’appuierait sur un patrimoine de traditions et de savoir-faire anciens, promis à évoluer.

La restauration a permis de recomposer l’intérieur du bâtiment à partir d’éléments récupérés dans plusieurs fermes de la région et des cantons de Neuchâtel et de Berne (boiseries, sol en pierres, portes, cheminée...). La volumétrie et la forme du bâtiment d’origine ont été conservées, tout comme l’utilisation de la chaux, élément typique de la région, sur les façades. Pour garantir une organisation architecturale et fonctionnelle moderne, il s’est agi de répondre aux exigences pratiques par des ajustements respectant l’existant.

Ainsi, le besoin d’apporter plus de lumière dans cette construction ancienne a conduit les architectes à concevoir un puits central traversant les étages pour apporter la clarté indispensable aux artisans horlogers et joailliers.

Aujourd’hui, ce site est spécifiquement dédié au développement et à la production de collections horlogères de prestige, autour d’un ensemble inédit et passionnant de métiers d’art, de joaillerie et de savoir-faire horlogers. Les équipes sont constituées d’une cinquantaine de collaborateurs-trices. Pour faciliter les échanges dans ces lieux adaptés entre toutes les spécialités, des aménagements récents ont été mis en place afin de mieux répondre à cette exigence de fluidité. Leur talent conjugué se concrétise en plus d’une trentaine de brevets.

Un lieu de rencontre entre l’horlogerie et la joaillerie
Avec la Maison des métiers d’art, Cartier rend possible la rencontre de ses deux métiers fondateurs, l’horlogerie et la joaillerie. Si c’est par la joaillerie que l’histoire de Cartier commence en 1847, l’horlogerie s’impose dès 1853; ces deux univers ont évolué dans une synergie qui a construit la singularité de la maison.

Aujourd’hui, horlogerie et joaillerie se côtoient. Le travail du métal est effectué sous l’orchestration du joaillier qui est à la fois le sculpteur et l’architecte du bijou, mais aussi le coordinateur de toutes les étapes de la création. Ainsi, sertissage et polissage se mettent au service de la précision horlogère. Les sertisseurs de la Maison des métiers d’art partagent avec les ateliers parisiens les mêmes sertis, tels le serti grain, le serti culasse inversée, ou, savoir-faire propre à Cartier, le serti pelage.

Les composants des mouvements de haute horlogerie sont fabriqués et décorés au sein de l’atelier de la manufacture de La Chaux-de-Fonds, où ont lieu les différentes opérations de décoration, comme le perlage. Ils sont ensuite transférés à la Maison des métiers d’art où ils sont assemblés, emboîtés et contrôlés pour devenir mouvements. Cette organisation s’appuie sur une gestion rigoureuse et un dialogue constant entre tous les acteurs de cet écosystème.

Préserver, innover et transmettre
Transmis oralement le plus souvent, les métiers d’art courent le risque de disparaître au fil du temps. Pour Cartier, il y a une nécessité, un devoir, de collecter ces savoir-faire. Il s’agit également de les faire évoluer pour pouvoir continuer à imaginer de nouvelles esthétiques et surprendre, tout en répondant aux contraintes d’aujourd’hui. Cette mission repose sur un travail de recherche tourné vers le passé - lorsqu’il s’agit de retrouver un geste, une technique, un rendu -, mais aussi vers le futur, pour adapter des outils anciens à des contraintes créatives contemporaines.

La Maison des métiers d’art travaille depuis toujours avec les meilleurs partenaires et collabore avec des artisans d’exception à la pointe de leur art. Ces derniers sont régulièrement invités à collaborer dans des ateliers, au sein d’espaces dédiés, afin de répondre aux besoins de certaines créations. Cette ouverture donne lieu à des contributions uniques qui nourrissent cet écosystème dans une recherche d’excellence partagée.

Préserver
Les métiers d’art se répartissent en trois grandes familles: l’art du feu, l’art du métal et l’art de la composition.

L’art du feu: l’émail
On désigne par «art du feu» toutes les techniques autour du travail de l’émail. Il existe plusieurs types d’émaux: l’émail peint, l’émail cloisonné, l’émail champlevé, l’émail grisaille, la grisaille pâte d’or ou l’émail plique-à-jour. Ces spécialités ne cessent d’évoluer, soit par des enrichissements à partir de savoir-faire traditionnels, soit par des innovations récentes. Ainsi, l’émail grisaille est une technique inspirée par l’expérience des
moines bénédictins.

L’art du métal: la granulation, le filigrane
Pour la granulation étrusque, le maître artisan réalise à la main des billes d’or de tailles différentes. Déposées une à une sur des motifs en creux, elles sont soudées au laser par fusion. Un cadran de montre passe entre 2’000 et 3’000 fois sous la flamme. La granulation d’émail allie, quant à elle, l’art de la granulation étrusque à l’émaillage. L’émail est étiré en fils que l’on cisèle en paillettes, qui, sous l’effet de la chaleur, deviennent des billes. Celles-ci sont alors assemblées en fonction du motif, du dégradé de couleurs et du volume souhaités.

Le filigrane est une technique d’orfèvrerie qui utilise des fils d’or ou d’argent fixés entre eux par fusion afin d’obtenir une grille ajourée formant le motif désiré. Pour Cartier, l’enjeu consiste non seulement à adapter cette pratique aux dimensions des boîtiers de montre, mais aussi à transcender cet artisanat en choisissant des matières joaillières comme l’or, le platine et le diamant.

L’art de la composition: la marqueterie
L’art de la composition c’est, à la Maison des métiers d’art, l’art d’assembler diverses matières telles que le bois, la paille ou des pétales de rose, par exemple, dans l’espace d’un cadran de montre. Selon le motif, on peut compter jusqu’à 400 tesselles, mériculeusement déposées une à une.

Innover
L’innovation chez Cartier est le fruit d’échanges entre tradition et modernité et naît d’une synergie constante entre artisans et ingénieurs. Elle repose sur une dynamique particulière qui permet d’associer les technologies les plus avancées à un savoir-faire artisanal unique. Ce rapprochement, poussé à un très haut niveau d’expertise, donne naissance à des montres joaillières qui mettent la technique au service du style et de l’esthétique.

Au sein de la Maison des métiers d’art, un bureau d’études réunit une équipe d’ingénieurs, d’experts et de techniciens dont les recherches aboutissent à des créations surprenantes qui se développent autant autour de technologies liées à la microfluidique, à la mécanique ou au magnétisme, que d’innovations plus récentes comme l’impression 3D sur l’or ou le laser.

Transmettre
Parce que ces métiers sont enseignés de maître à apprenti, par l’expérience et le plus souvent oralement, la transmission est au cœur des préoccupations de la Maison des métiers d’arts. A ce titre, elle favorise les dynamiques avec les écoles voisines, en Suisse comme en France.

17.10.2024