Mobilisation record autour du patrimoine horloger

Quelque 30 ateliers et manufactures portes ouvertes, 300 visites proposées, des initiations à l’horlogerie, tables rondes, projection, concert de gala… un riche programme a ponctué la dixième édition de la BPH qui a réuni 7’000 passionnés d’horlogerie.

Organisée par les communes de La Chaux-de-Fonds et du Locle, la dixième édition de la Biennale du patrimoine horloger (BPH) a célébré fièrement l’inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO, en décembre 2020, des savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art. Le fil conducteur de ce grand rendez-vous, qui s’est tenu du 2 au 7 novembre dernier, avait pour thème la formation et la transmission. Avec un élargissement vers Saint-Imier, le cercle des fleurons ouvrant leurs portes s’est encore étoffé avec la Compagnie des Montres Longines Francillon, le Contrôle officiel suisse des chronomètres ou encore la Haute école Arc Ingénierie - MicroLean Lab. Au total, une trentaine d’ateliers et manufactures ont proposé quelque 300 visites. 7’000 curieux, passionnés d’horlogerie ou novices en la matière, en ont profité.

La 25e Journée internationale du marketing horloger, qui s’est tenue le 4 novembre dans le magnifique cadre du théâtre de L’Heure Bleue, a rassemblé de nombreux intervenants qui ont débattu de la thématique: «Rétroprospective». La nouvelle expérience client, le Swiss made, l’avenir des points de vente ou encore les nouvelles façons de lire l’heure ont tenu en haleine le public tout un après-midi autour de quatre tables rondes.

Au cours de la soirée d’ouverture de la BPH, les autorités communales ont eu le plaisir d’accueillir Alain Berset, conseiller fédéral, qui a salué, dans un discours teinté d’humour, l’inscription des savoir-faire horlogers au patrimoine immatériel de l’UNESCO, ainsi que les trésors fascinants de l’urbanisme horloger inscrit depuis 2009. Il a également assisté à une table ronde sur les «Savoir-faire horlogers, des trésors à cultiver». Dans ce même décor théâtral, un concert de gala de style jazz de New Orleans a été donné par Hugh Coltman & band.

Dès l’ouverture des réservations de ce grand rendez-vous automnal, les visites des manufactures et ateliers ont été prises d’assaut. Les maisons telles que Breitling, ochs und junior, Girard-Perregaux, Greubel Forsey, TAG Heuer, Winiger Horloger, Zenith, Cartier, Jaquet-Droz, Audemars Piguet Renaud & Papi, mais également les entreprises de sous-traitance comme Arrigoni Laufer, C2p Polissage, Cortinas, Duplain Horlogerie, Quadroni, Bergeon, Brasport Group, Horotec, pour n’en citer que quelques-unes ont offert au public de partager leurs savoir-faire. En parallèle, lieux historiques, expositions, écoles, laboratoire d’analyses, cinémas ou musées ont également proposé des activités. Le Centre d’apprentissage de l’Arc jurassien en a même profité pour inaugurer ses nouveaux locaux chaux-de-fonniers.

Ces portes ouvertes nous ont permis de découvrir la Maison des métiers d’art de Cartier. Jouxtant la manufacture du Crêt-du-Locle, cette entité artisanale sied dans une ancienne ferme de style bernois datant du 18e siècle et entièrement rénovée. Si l’esprit d’autrefois perdure sur les trois étages de la bâtisse, modernité et technicité habitent toutefois les lieux afin d’offrir aux artisans des conditions de travail optimales.

Si les techniques traditionnelles, comme l’émail-lage et le sertissage, occupent une large place, elles laissent toutefois aussi l’espace aux savoir-faire oubliés. Souvent transmis d’artisan en artisan, ces métiers du passé ont sombré dans l’oubli au fil du temps. Cartier s’est donné le devoir de faire renaître ces trésors artisanaux. La maison a ainsi remis au goût du jour la granulation étrusque, la granulation émail, le filigrane - technique sumérienne datant de 3’000 ans - ou encore la marqueterie de bois, de paille ou même florale.

Depuis peu, la maison ochs und junior a établi ses quartiers dans la villa Grieshaber, maison de maître construites par l’architecte Henri Grieshaber en 1911. Cette visite fut non seulement l’occasion de découvrir les garde-temps créés par Ludwig Oechslin, comme le tout récent modèle calendario cent’anni, mais aussi la riche architecture de cette bâtisse qui allie harmonieusement Art nouveau, Heimatstil et néobaroque.

La Biennale du patrimoine horloger reviendra dans deux ans, à savoir du 2 au 5 novembre 2023.

25.11.2021