Petitpierre, H2i et R&D réunis sous le même toit

Depuis le début de l’année, le nouveau pôle de recherches et de développement d’Acrotec a pris ses quartiers à Cortaillod, sous le même toit que deux autres entreprises du groupe actives dans la conception de produits horlogers haut de gamme. Chacune de ces entités dévoile ses spécialités.

Petitpierre
Fleuron de l’industrie microtechnique horlogère, Petitpierre SA a été fondé en 1973 par Freddy Petitpierre, père de Boris, actuel dirigeant de la maison. Autrefois spécialisée dans la métrologie, la firme a élargi ses secteurs d’activités et excelle aujourd’hui dans le développement et la fabrication d’outillages horlogers ainsi que dans l’assemblage et le contrôle de composants microtechniques.

Passionné de perfection, Boris Petitpierre, à la tête de l’entreprise depuis 1998, aime ponctuer ses phrases de citations, comme cet écrit de Hegel: «Rien de grand dans la vie ne s’est fait sans passion et ne peut l’être sans elle!» Passionné, ce natif de Cortaillod l’est dans tout ce qu’il entreprend. Sa passion des beaux objets - matières nobles, finitions raffinées, présentations luxueuses - et du travail parfait se transmet dans les produits déclinés par la maison neuchâteloise. Tournevis dynamométriques, micros, valises et coffrets d’outillages horlogers… toutes ces pièces reflètent la bienfacture et le soin marqué qui leur ont été apporté. Le simple outil professionnel en devient un bien précieux où couleurs, toucher et présentation ont toute leur importance.

Suite à une demande de l’un de ses partenaires historiques, Petitpierre s’est lancé, il y a plus de trente ans déjà, dans la conception d’équipements automatisés ou semi-automatisés. Lorsqu’un produit est constitué de plusieurs composants et qu’il s’avère possible et rentable d’en assembler automatiquement les éléments, il est judicieux de rechercher un système d’assemblage fiable et de haute qualité. Forts d’une grande expérience dans le domaine de l’assemblage de composants de tout genre, de formes compliquées, de faible masse et de très petites dimensions, les ingénieurs de Petitpierre se tiennent au service de la clientèle horlogère. De la conception à la livraison, en passant par la formation et le service après-vente, ce secteur d’activités propose une offre complète avec un suivi garanti.

A ce jour, Petitpierre travaille principalement pour l’industrie horlogère (90%) à qui elle consacre 50% de ses activités destinées aux machines d’assemblage, 30% pour l’outillage ciblant la production et 20% pour celui consacré aux services après-vente (loupes d’horlogers, pousse-barrette, correcteurs de quantième, jauges de contrôle, posages de travail, etc.). En parallèle, la firme se dévoue également au domaine spatial (5%) pour qui elle a par exemple réalisé un support d’horloge atomique destiné à Galileo, le système GPS européen. Les cinq derniers pourcents sont quant à eux dévoués au secteur médical qui est aujourd’hui en pleine expansion. La maison neuchâteloise a par exemple déjà conçu un anneau en titane qui, placé sur l’aorte, soulage les patients atteints d’insuffisance cardiaque. Petitpierre a réalisé l’usinage des pièces en collaboration avec l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). La production de ces composants très techniques et dont la finalité ne laisse aucune marge d’erreur décrit clairement le haut niveau de qualité du travail effectué dans les ateliers de la maison de Cortaillod.

Depuis 2016, Petitpierre, qui emploie actuellement une cinquantaine de personnes, fait partie du groupe Acrotec. Malgré la crise sanitaire, elle envisage sereinement son avenir et songe à s’agrandir afin de développer plus largement ses activités, en particulier dans le secteur médical.

H2i
Créée en 2015 par Jean-Charles Rousset et Emmanuel Baudet, H2i - pour Horlogerie, Innovation et Instrumentation - s’est jointe à Petitpierre il y a trois ans et occupe aujourd’hui les mêmes locaux. Conscients que le monde de l’horlogerie suisse est intimement lié à la notion de qualité, critère renforcé par une clientèle toujours plus informée par le biais notamment des réseaux sociaux, les deux fondateurs ont décidé de développer des outils de mesure de nouvelle génération. Contrôler rapidement la chronométrie d’une montre, démagnétiser un garde-temps, tels sont deux objectifs de la jeune start-up mis à la portée des amateurs d’horlogerie et des vendeurs en boutiques. Cette nouvelle génération d’appareils permet en outre de décharger considérablement les centres de SAV et d’offrir aux clients une mise à l’heure très rapide de leurs pièces. Et parce qu’un objet ne doit pas seulement être efficient, mais également beau, H2i crée des appareils de mesure compacts, faciles d’utilisation, performants et esthétiques.

Pour y parvenir, la maison neuchâteloise a volontairement oublié les solutions existantes et n’a pas hésité à créer de toutes pièces des technologies adaptées aux besoins de ses clients, parvenant même, dans bien des cas, à les anticiper. Ainsi, en plaçant le client au centre de ses préoccupations et de ses développements, la jeune société est rapidement devenue un interlocuteur privilégié pour les grandes maisons partageant les mêmes valeurs.

Elle a ainsi mis sur le marché toute une gamme de produits - Oneof Accuracy - permettant, aux amateurs d’horlogerie et aux vendeurs en boutiques, de mesurer la chronométrie des garde-temps. Hors, cette dernière est très souvent affectée par les champs magnétiques, toujours plus omniprésents dans beaucoup d’objets de la vie quotidienne. Qu’à cela ne tienne, H2i a mis au point un appareil destiné aux tenanciers de boutiques permettant la démagnétisation en deux minutes. Heureux, le client peut ainsi repartir chez lui avec une montre à l’heure et sans devoir s’en séparer pendant plusieurs semaines, voire mois, dû à un retour au SAV autrefois obligé.

La gamme Oneof Accuracy est également étoffée d’appareils de nouvelle génération, destinés aux maisons horlogères, mesurant la chronométrie dans plusieurs positions. Contemporains, ils se raccordent à une tablette à l’aide d’un seul câble USB, permettant ainsi de conserver une place de travail nette. Les applications dédiées répondent quant à elles parfaitement aux besoins actuels de l’industrie et disposent de toutes les informations techniques utiles aux horlogers. Que ce soit dans les six positions traditionnelles ou, beaucoup plus performant, dans 32’400 positions, ces appareils de mesures offrent des perspectives inédites pour les manufactures qui peuvent ainsi créer de nouveaux processus de tests.

La maison H2i va plus loin encore et propose également un module HMS - pour Heure, Minute, Seconde - qui contrôle la marche diurne d’un garde-temps par vision d’une très grande performance, ce module étant capable de détecter la position angulaire des aiguilles sur tête de montre terminée. Les contrôles chronométriques acoustiques d’une montre sont très parlants et simples à réaliser. Les compléter par une mesure d’état (marche diurne) sur tête de montre terminée apporte une grande plus-value aux tests finaux opérés sur une montre.

Toujours à la pointe de la technologie, H2i mettra sous peu sur le marché un nouveau module magnétique 2’000G, appareil développé principalement pour les laboratoires des manufactures et permettant de mesurer la marche et les effets rémanents d’un champ magnétique sur une montre et ce en temps réel.

H2i a déjà conquis bon nombre de maisons horlogères devenues adeptes de ses appareils au design contemporain et aux technologies avancées. Aujourd’hui, sur les quelque huit millions de montres mécaniques produites chaque année par les marques suisses, nombres d’entre elles sont mises sur le marché après avoir été contrôlées et testées par les solutions proposées par la maison de Cortaillod.

Acrotec R&D
Composé d’une vingtaine d’entreprises, le groupe Acrotec s’est doté en ce début d’année d’un pôle R&D. Installé au cœur du bâtiment de Petitpierre à Cortaillod, ce dernier est composé de six ingénieurs de haut niveau au bénéfice de nombreuses expériences industrielles, managériales et dans des positions R&D. Ils ont pour tâches d’encourager, de susciter et de développer les innovations au sein de chaque entreprise du groupe, ainsi que les innovations transversales entre les entités. Le groupe est également à disposition des maisons de sous-traitance désirant optimiser certains processus de fabrication afin de les moderniser. Enfin, il entend développer dans le futur des liens avec les hautes écoles supérieures et polytechniques.

Le groupe Acrotec réalise à ce jour un chiffre d’affaires d’environ 300 millions de francs. Ses activités sont dédiées à 50% à l’horlogerie et la joaillerie, 25% au Medtech et 25% à la Précision High-Tech. Il se positionne comme un partenaire stratégique pour ses clients, ouvert à toutes demandes et prêt à relever des défis majeurs.

Si le groupe est toujours ouvert à l’acquisition de nouvelles entreprises, c’est toutefois dans le secteur médical qu’il aimerait se développer aujourd’hui. Le potentiel dans ce domaine est grand et le fait de travailler en terres helvétiques est synonyme de précision, de sérieux et de rigueur. Si la situation sanitaire actuelle pourrait s’avérer propice à l’acquisition de firmes en difficultés, le groupe recherche toutefois des entreprises saines, dont les dirigeants sont motivés à continuer leurs activités et à pérenniser la Holding.

Le groupe Acrotec est actif dans trois secteurs:

  • Horlogerie (Butech, Décovi, Générale Ressorts, H2i, Kif Parechoc, mu-DEC, Mimotec, Precipro,Petitpierre, Pierhor-Gasser, STS et WatchDec);
  • Medtech (AFT Micromécanique, Décovi, Diener Precision Machining, Diener Precision Pumps, Pierhor-Gasser, Tectri et WatchDec);
  • Précision High-Tech (Butech, Décovi, Diener Machining Precision, Diener Precision Pumps, DJC, Roch mécanique de précision,Tectri et Vardeco).

12.11.2020