Le MIH présente ses nouvelles acquisitions

Depuis le 12 mai dernier, moyennant certaines adaptations et restrictions imposées par la situation sanitaire du moment, le Musée international d’horlogerie (MIH) a réouvert ses portes au public.

L’entité a également inauguré son exposition Nouvelles acquisitions, visible jusqu’au 28 février 2021. Outre des objets de première importance historique et technique, les acquisitions 2019 font la part belle à l’enrichissement des collections documentaires qui constituent souvent, pour le public, une face cachée du musée. Le nouveau numéro de la revue Le Carillon, bulletin annuel édité en commun par le MIH et les amisMIH, a également été dévoilé à cette occasion.

Une horloge Astro-Chron vient compléter à merveille les acquisitions 2018 et la collection du musée en matière de recherche fondamentale dans le domaine des garde-temps à quartz. Cette horloge de table rare est l’une des premières dotées d’un mouvement à quartz destinées à un usage privé. Développée par Junghans à la fin des années 1950, elle fait l’objet de bon nombre de brevets entre 1963 et 1968. Son mouvement est très différent de ce qui se trouve à l’intérieur d’un garde-temps à quartz moderne: le quartz est installé dans un cylindre de verre et le mouvement bénéficie d’un oscillateur électronique visible, assurant ainsi le fonctionnement continu de l’aiguille des secondes (caractéristique atypique d’une horloge à quartz). La technologie de cette horloge, ses finitions haut de gamme et son prix très élevé pour l’époque (785 marks) jouent peut-être en défaveur de son succès commercial, mais en font aujourd’hui un objet recherché et un jalon indiscutable de l’histoire horlogère.

Une horloge italienne, tout aussi rare mais bien plus ancienne, a également été acquise par le MIH en 2019. Cette pendulette en fer, dont la date 1721 est gravée sur le châssis, possède un cadran de six heures. Elle a précédemment fait partie de la prestigieuse Justice Warren Shepro Collection. Elle est particulièrement rare en raison de son petit format et de son indication des minutes.

Acquisition plus volumineuse: une pendule astronomique de parquet, don de la Haute école pédagogique de Saint-Gall, fabriquée par Werner Anderegg en 1977. Ce maître horloger originaire de Nesslau en Suisse alémanique fait partie de la cinquième génération d’horlogers de sa famille. Tout au long de sa vie, Anderegg a construit 38 horloges astronomiques qui sont toutes répertoriées dans l’ouvrage Astronomische Uhren. Son cadran représente la carte du ciel sur laquelle sont gravées plus de 600 étoiles.

De l’Allemagne à l’Italie en passant par la Suisse alémanique, retour en terre neuchâteloise d’une montre exceptionnelle et extrêmement rare signée Paul Ditisheim (1868-1945) à La Chaux-de-Fonds. Cette pièce a été repérée dans une petite maison de vente aux enchères allemande et fait partie des plus grandes réalisations techniques de cet horloger et savant hors du commun. Elle porte le numéro 51335 et date de 1917/1918. Ce garde-temps est doté d’un échappement à détente et à force constante, selon un dessin de J.-Aug. Pettavel, ancien directeur de l’Ecole d’horlogerie de Fleurier. Il semble que cet exemplaire remarquable soit le seul jamais réalisé dans un format de montre de poche (diamètre 53,7 cm).

Outre des objets de première importance historique et technique présentés plus haut, les collections documentaires se sont particulièrement enrichies. Un important fonds d’archives de presse du magazine horloger Europa Star portant sur la période 1969-2019, a notamment rejoint les collections.

20.5.2020