Jaquet Droz s'expose à Hong Kong

Jusqu’au 10 avril prochain, une exposition intitulée «Treasures of Time» se tient au Hong Kong Science Museum.

Directement issus des collections privées du Palace Museum de la Cité interdite - un geste excessivement rare de la part de cette institution dont les œuvres revêtent une telle importance qu’elles ne sortent presque jamais de leur enceinte - des horloges et automates Jaquet-Droz sont présentés au public. Cette exposition fait écho au 280e anniversaire de la maison qui s’est étiré tout au long de l’année 2018.

Le public a ainsi l’occasion de découvrir des œuvres exceptionnelles, dont des créations uniques de Jaquet-Droz qui ont animé les collections des empereurs de la dynastie Qing. Composantes essentielles de la vie de la cour au 18e siècle, ces horloges et automates témoignent de l’intensité de leurs relations séculaires. C’est d’ailleurs l’empereur Qianlong lui-même qui fut le premier traducteur du nom de la famille «Jaquet-Droz» en mandarin, encore utilisé aujourd’hui.

Dès 1774, l’atelier londonien de Jaquet-Droz avait établi des relations avec ses agents à Canton, lesquels ne tardèrent pas à s’attirer les faveurs de la cour impériale de Chine. Jaquet Droz fut ainsi la première marque horlogère suisse à être importée au cœur de la Cité interdite. Les différents empereurs de la dynastie Qing ont alors constitué une collection exceptionnelle de créations originales, charmés à la fois par leur fibre naturaliste et leur art de l’émerveillement incarné par de nombreux automates (pendules, tabatières, montres de poche). Alliant poésie et art horloger, Jaquet-Droz donna vie à des cages à oiseaux et automates siffleurs qui enchantaient l’Empereur et ses sujets. Cette longue amitié entre Jaquet-Droz et la Chine se traduisit, à l’époque de Pierre Jaquet-Droz, par l’export de plus de 600 pièces en dix ans.

«Treasures of Time» permet également de remettre en perspective la richesse des développements de ces premiers automates. Ce n’est d’aucun hasard s’ils concentrent aujourd’hui l’attention du Hong Kong Science Museum, du London Science Museum et du Palace Museum. Tous reconnaissent en Jaquet Droz le génie mécanique qui s’affirmait déjà il y a près de trois siècles. Montres, horloges et automates manifestaient une créativité et technicité rares, considérablement en avance sur leur temps. Tous tissaient les premiers liens animés entre la nature, l’homme et, plus tard, les automates humanoïdes. Chacune de ces pièces permet enfin de relier au temps présent les métiers d’art que Jaquet-Droz déployait sur ses créations au 18e siècle (peinture miniature, gravure, émaillage, sertissage, etc.) et qui, encore aujourd’hui, perpétuent son art de l’émerveillement.

07.2.2019