L'héritage de la montre à quartz au CSEM

Il y a 50 ans, la première montre-bracelet à quartz du monde voyait le jour dans les laboratoires du Centre électronique horloger (CEH). Héritier de ce savoir-faire, le CSEM a rendu hommage au génie et à l’avant-gardisme des pionniers suisses à l’origine d’une technologie qui changera considérablement le visage de l’horlogerie.

Dans la foulée de cette innovation, leurs travaux ont permis à la Suisse d’acquérir des compétences uniques dans l’électronique miniaturisée, véritable tremplin de la révolution numérique.

«Beta 1» et «Beta 2», noms de code des premières montres-bracelets électroniques à quartz, ont été présentées discrètement en 1967 au concours annuel de précision de la Société suisse de chronométrie. Déclinés en plusieurs modèles, ces prototypes développés à Neuchâtel ont fait sensation quelques mois plus tard. Leur extrême précision leur a permis de rafler les dix premières places de la compétition qui opposait garde-temps suisses et japonais. Les montres présentées par Seiko, également à quartz, ont ainsi dû se contenter des places de consolation.

Il aura fallu cinq ans de travaux au CEH pour mettre au point l’innovation qui allait changer le visage de l’horlogerie avec, en guise de point d’orgue, les résultats du concours officialisés en 1968. Le virage mal négocié du quartz en Suisse n’a pas empêché les ingénieurs et scientifiques de continuer à multiplier les innovations dans leur domaine. Ils ont donné naissance à un tissu et une culture uniques de l’électronique miniaturisée dans la région neuchâteloise. C’est d’ailleurs une montre à quartz, la Swatch, qui permettra quinze ans plus tard le renouveau de l’horlogerie suisse.

Gardien de cet héritage, le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) a célébré le 5 septembre dernier les 50 ans des premières montres à quartz. Après une intervention de Daniel Borel, fondateur de Logitech, une table ronde animée par Xavier Comtesse a réuni des grands noms de la microélectronique pour débattre des défis à relever dans ce domaine qui représente la clé de voûte des mutations technologiques en cours. Les composants et dispositifs micro-électroniques couplés à l’intelligence artificielle sont en effet à l’origine de l’avènement de la révolution numérique actuelle. La Suisse, à l’instar du CSEM, continue à faire partie des acteurs de pointe de ces technologies.

05.10.2017