Polydec inaugure son nouvel écrin

A l’occasion de l’inauguration de son nouveau bâtiment, l’entreprise spécialisée dans le microdécolletage a partagé, le 19 mai dernier, un moment hors du commun avec près de 600 clients, partenaires, amis et collaborateurs. L’occasion également pour les dirigeants de revenir sur le passé industriel de la plus grande ville bilingue de Suisse.

Conviés en grand nombre, les nombreux invités présents en ce 19 mai ont non seulement pu découvrir le nouvel écrin de Polydec, mais également assister à un spectacle présidé par Claude Konrad (directeur général) et l'acteur romand, Jacques Mooser.

Sous-traitant spécialisé dans la réalisation de petites pièces de haute précision, Polydec produit mensuellement plus de 40 millions de pièces, notamment pour les domaines horloger, électronique, médical et automobile. Dans ce secteur, ce sont plus de 20 millions d'axes destinés aux tableaux de bord et aux systèmes d'injection qui sortent chaque mois des ateliers. Et pas moins de 50% du parc automobiles mondial comporte des pièces fabriquées par la firme.

Histoire
Laissons les chiffres de côté et revenons sur les débuts de cette maison biennoise. C'est un samedi de janvier 1985, à l'heure de l'apéritif, que Claude Konrad et son cousin Jean-François Konrad décident de créer une entreprise. A l'époque, le but était de manager leur emploi du temps à leur guise, par exemple, aller à la plage l'après-midi et travailler le soir. Ils étaient loin de se douter que Polydec deviendrait l'entreprise qu'elle est aujourd'hui. Pour l'anecdote, ils ne sont jamais allés à la plage l'après-midi, par contre ils ont souvent travaillé le soir! Après avoir mandaté l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et son homonyme suisse-allemande l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) pour une étude de marché, ils décident de se lancer dans le décolletage avec, en guise de parc de machines, cinq décolleteuses Petermann P4 archaïques. Un an plus tard, ils rachètent une partie de la firme Konrad & Cie, gérée par le frère de Claude Konrad. En 1992, Polydec devient une société anonyme. Quatre ans plus tard, l'entreprise s'installe dans un bâtiment flambant neuf, au numéro 14 de la rue de Longeau. Afin de répondre à une extension de ses activités, Polydec ouvre, en 2005, un bureau à Chicago sous le nom de Polydec International Inc. Les affaires se portent au mieux et un deuxième bâtiment, jouxtant le principal, voit le jour en 2007. Le 5 mars 2008, à 15h38, Polydec produisait sa 2'000'000'000ème pièce. Il y a un peu plus d'un an, la firme emménage dans ses nouveaux locaux sis à la rue du Long-Champ 99 et inaugurés mi-mai.

Le bâtiment, acheté en 2014, nécessite de grandes rénovations avant de pouvoir s'y installer. L'architecte en charge des travaux a avoué avoir passé de nombreuses nuits blanches durant les onze petits mois mis à sa disposition pour créer l'écrin haut de gamme dans lequel travaillent aujourd'hui 64 collaborateurs. Sur les 10'000 m2 restaurés, Polydec en occupe aujourd'hui la moitié… de quoi voir l'avenir avec confiance pour les dirigeants.

Des pièces aux exigences extrêmes
Les compétences de Polydec touchent aux limites de l’usinage par enlèvement de matière. Récemment, l’entreprise a effectué des pièces en acier allant jusqu’à un diamètre de 0,07 mm (soit le diamètre d’un cheveu) et d'une longueur de 0,3 mm. Elles sont ensuite polies et trempées. Si ce cas est extrême, l’entreprise réalise régulièrement des composants de diamètre de 0,3 mm incluant de nombreux usinages par perçage ou polygonage. Lorsque de telles dimensions sont atteintes, la mécanique ne réagit plus du tout de la même manière et la vitesse de coupe est quasi nulle. Régulièrement, la firme réalise des pièces avec des tolérances de +/- 2 µ, voire, pour les cas extrêmes, +/- 1 µ. Si des moyens de production high-tech sont nécessaires à une telle précision, le doigté des opérateurs est également d'une importance majeure.

Afin d'assurer la réalisation de pièces aux exigences extrêmes, Polydec bénéficie de la norme ISO 9001 et ISO/TS 16949 pour le domaine automobile. Les processus qualité sont totalement intégrés et font partie de la recette du succès de la firme. Le souci de maîtrise commence à l’offre déjà. Avant toute confirmation, les commandes sont analysées par un APQP (planification anticipée de la qualité et plan de contrôle du produit). Cette étape importante permet de garantir la conception des pièces lors de la confirmation déjà et d’éviter ainsi un maximum de problèmes ultérieurs.

Travaillant pour différents secteurs industriels, Polydec possède un grand pouvoir d'adaptation car chaque domaine implique des contraintes particulières en termes de finition, de contrôle visuel ou dimensionnel. Lorsqu'on parle de précision de l’ordre de quelques microns, les outils de mesures sont à la limite de leurs capacités. Il faut donc apprendre en permanence à s'ajuster aux besoins et exigences des clients.

Une ode à l'industrie biennoise d'autrefois
Les dirigeants de Polydec ont voulu offrir à leurs invités une inauguration originale. Toute la mise en scène de ce moment a bien sûr été centrée sur l'histoire de la maison, mais pas que… Ils se sont penchés sur le passé industriel biennois durant lequel de grands noms ont marqué ces deux derniers siècles. Bon nombre de participants ont replongé dans leurs souvenirs lorsque Claude Konrad a évoqué le fabricant de vélos Cosmos, les lampes Phoebus qui équipaient les deux roues, les radios Biennophone, les machines à écrire Calenda, les pianos Burger & Jacobi, les constructeurs de voiture General Motors ou encore, plus ancien, Henriod Frères. Afin d'illustrer chacune de ces maisons, le directeur général a présenté un produit issu des ateliers en question. Il a même été jusqu'à faire défiler une Cadillac made in Bienne (de 1958) au milieu du public ébahi et une voiture Henriod Duc Kellner datant de 1897, qui a également ravi les invités interloqués de découvrir jusqu'où il était allé pour étoffer son discours.

Au terme de cette riche partie historique, la mise en scène a une fois encore abasourdi le public. De façon théâtrale, Claude Konrad a procédé au tombé de rideaux qui drapaient les murs de la salle de conférence. Et, derrière un mur de verre, les invités ont découvert de magnifiques ateliers lumineux, aérés, propres et équipés d'un parc de machines de la dernière génération. Et la visite a pu commencer!

Avec plus de 5 milliards de pièces produites - record atteint le 31 mai 2016 -, l'entreprise travaille à un peu plus de 50% pour le domaine automobile et fait partie du cercle très fermé des fabricants de pièces pour les actionneurs (micromoteurs) des aiguilles des tableaux de bord. Avec ce déménagement, la direction a préparé l’avenir en offrant un écrin de choix aux compétences très pointues des spécialistes qui perpétuent fièrement l’héritage industriel de la cité biennoise.

08.6.2017