Le Garde Temps - Naissance d’une Montre

Trois créateurs soudés autour d’un projet commun… Un jeune professeur d’horlogerie chargé d’apprendre ces savoir-faire menacés d’oubli… Un garde-temps fabriqué à la main… Tels sont les acteurs du projet «Le Garde Temps - Naissance d’une Montre».

Après de nombreux rebondissements et péripéties, dus à une volonté obsessionnelle d’inventorier et transmettre les savoirs du fait-main, le projet «Le Garde Temps - Naissance d’une Montre» est parvenu à cette phase cruciale d’une montre fonctionnelle et emboîtée. Les acteurs de ce projet sont fiers de proposer aujourd’hui à la vente (livraison prévue pour la fin de l’année 2016) ce premier garde-temps. Inaugurant une série de onze exemplaires, il porte en lui les convictions de quelques horlogers obstinés qui ont décidé d’affronter leur époque et le temps qui passe. En cela, il témoigne d’une aventure à la fois technique et humaine. Cette nouvelle création se révèle aussi un morceau d’histoire, un concentré de patrimoine horloger. Par ailleurs, elle répond totalement aux critères de qualité établis par les garde-temps de Greubel Forsey et de Philippe Dufour, dont la valeur d’investissement patrimonial n’est plus à démontrer.

Signalons enfin que le mécénat constitue l’horizon ultime de cette aventure: la vente de ces quelques garde-temps permettra d’assurer la suite du projet, à savoir son volet «transmission des savoirs».

Historique
En 2007, Robert Greubel, Stephen Forsey et Philippe Dufour, tous trois membres de la Fondation Time Aeon, établissaient un constat alarmant: en raison d’une industrialisation croissante et du recours massif à l’automatisation dans le monde horloger, tout un patrimoine de gestes et de savoir-faire ancestraux était sur le point de disparaître. Ils décidèrent ainsi d’agir et de conjuguer leurs efforts afin de former un élève, lui transmettre leur savoir. Cet élève devrait mettre en pratique les techniques apprises en créant un garde-temps à la main et à l’aide de machines anciennes (comme le perce-droit, le burin fixe ou la machine à arrondir), puis transmettre à son tour ces acquis aux générations futures et sauver ainsi de l’oubli une certaine idée de l’excellence horlogère.

Leur choix se porta sur le Français Michel Boulanger, professeur d’horlogerie au Lycée technique Diderot, à Paris. Le projet «Le Garde Temps - Naissance d’une Montre», qui démarra en 2009, fut ainsi officiellement lancé en janvier 2012 à Genève, à l’occasion du Salon international de la haute horlogerie (SIHH). Chaque mois, Michel, le professeur redevenu élève, se rendit ainsi à La Chaux-de-Fonds, afin de recueillir les conseils de Robert Greubel, Stephen Forsey et Philippe Dufour, mais aussi de divers spécialistes officiant chez Greubel Forsey. Fort de ces allers-retours entre la Suisse et son atelier de la Beauce, il élabora durant six ans un garde-temps d’exception: une montre-bracelet de forme ronde, très épurée, animée d’un mouvement trois aiguilles à remontage manuel, et dotée d’un mécanisme à tourbillon s’inscrivant dans la grande tradition des horlogers du 19ème siècle, en particulier celle initiée par Jacques-Frédéric Houriet ou Abraham-Louis Breguet. Afin de mettre en valeur les mécanismes du tourbillon, l’architecture de ce garde-temps comporte un cadran décentré supportant les heures et les minutes. La finition de chaque pièce, quand bien même elle ne serait pas visible, revêt une importance particulière: c’est bien l’idée d’une bienfacture extrême du fait-main qui porte «Le Garde Temps - Naissance d’une Montre».

04.6.2015