F.P. Journe - 30 ans de créations horlogères

«S’ils ont pu le faire, je peux faire mieux!» Fort de cette conviction, F.P. Journe s’est lancé, il y a 30 ans, dans la construction d’une montre de poche avec tourbillon.

«Mais pourquoi diable François-Paul se lance-t-il dans une telle aventure âgé d’à peine 20 ans?» Son passé explique cette décision, à priori totalement hors d’atteinte. Dès son plus jeune âge, François-Paul était un garçon déjà atypique, sûr de lui et un peu rebelle. Ce n’était pas un enfant facile. Personne n’arrivait à canaliser son énergie. Et son désir de tout comprendre était souvent perçu comme de l’impertinence. Cette attitude lui valut de nombreux problèmes de discipline dans les écoles qu’il a fréquentées à Marseille, sa ville natale. Etant donné que le cursus normal ne lui convenait pas du tout, et sur les conseils de son oncle Michel Journe, lui-même horloger installé à Paris, il s’est inscrit à l’école d’horlogerie de Marseille.

En 1977, après l’obtention de son diplôme, François-Paul rejoint l’entreprise de son oncle, Michel Journe, et y travaille à plein temps. Michel faisait partie des trois seuls spécialistes de restauration d’horloges et de montres anciennes, souvent exceptionnelles, du 16ème, 17ème et 18ème siècle. Sa réputation débordait largement la France. Sa clientèle se composait de musées et de collectionneurs de très haut vol. Au contact des magnifiques pièces en restauration à l’atelier, et en très peu de temps, François-Paul progresse à pas de géant. Il comprend que tous ces génies, comme Ferdinand Berthoud, Abraham-Louis Breguet, Antide Janvier, George Daniels, et d’autres encore, étaient mus par une quête constante de la perfection. Cette perfection marie l’exploit technique et la beauté pure à l’esthétique intemporelle. Il faut aussi rappeler que ces derniers étaient non seulement des génies créateurs de l’horlogerie, mais aussi des mathématiciens, physiciens, astrologues, et très souvent des caractères atypiques, eux aussi…

François-Paul a toujours eu un principe inhérent à son caractère et qu’il aime traduire par cette phrase qu’il affectionne: «S’ils ont pu le faire, je peux faire mieux!»

Faire une horloge à complications est déjà un exploit technique fabuleux. Mais lorsqu’il découvre sur les étagères de l’atelier les ouvrages de George Daniels, The Art of Breguet par exemple, un autre monde s’ouvre à lui. C’est grâce aux magnifiques dessins de ces différents traités qu’il comprend le fonctionnement en trois dimensions d’un mouvement, sa cinématique, ainsi que tous les différents tenants et aboutissants.

Il ne lui faut pas longtemps pour réaliser que son désir profond le pousse vers cette idée folle: fabriquer lui-même sa propre montre à tourbillon et entièrement à la main. Evidemment, ce qu’il avait appris à l’école ne l’avait pas du tout préparé à une entreprise aussi colossale. Mais par contre, ce projet complètement fou correspondait bien à ses ambitions.

C’est alors avec toute son énergie, tout son cœur et toute sa passion, qu’il se lance dans l’aventure. Il commence à griffonner des croquis de sa montre, les déchire, recommence et recommence encore. Il n’aurait jamais pensé que ce serait si long et astreignant, si lourd à porter, mais grâce à sa détermination, sa ténacité, son talent et son désir de prouver de quel bois il se chauffe, il ira jusqu’au bout du «pèlerinage» qui dura cinq ans, jusqu’au jour béni où, comme par magie, le mécanisme s’anime seul après un bref remontage des ressorts. Il est totalement hypnotisé en regardant fonctionner son mécanisme. «Et je me souviens de l’avoir admiré encore presque toute la nuit.» C’était en 1983…

Aujourd’hui, pour commémorer le trentième anniversaire de son premier «bébé», François-Paul a décidé de créer une série de 99 exemplaires profondément inspirés de son premier Tourbillon, en y ajoutant son expérience, son recul et les capacités techniques de la manufacture d’aujourd’hui.

Cette montre bracelet, réinterprétation de la pièce maîtresse originale, présente, avec les mêmes matériaux employés il y a 30 ans, un boîtier en argent avec une carrure guillochée, rehaussé par deux lunettes en or rose 4N. Le fond saphir permet d’admirer le mouvement à tourbillon de construction classique manufacturé en laiton doré, identique à celui terminé en 1983. Deux barillets en parallèle distribuent l’énergie à un rouage, disposé dans l’axe de la montre, qui anime le tourbillon faisant sa révolution en une minute. L’échappement à ancre latérale, plus compatible pour une montre bracelet, vient se substituer à l’échappement à détente de l’originale. Le remontage et la mise à l’heure à clé se font désormais par la couronne à 3 heures. Réalisé aujourd’hui dans les ateliers de la manufacture, le mouvement présente des composants de très haute qualité, avec un polissage, un anglage ainsi que des finitions plus élaborées que le permettait l’époque. On retrouve cette sobriété et cette noblesse des mouvements à tourbillon de première génération qui rappellent ceux des grands maîtres. Le mouvement est protégé par un double fond en argent entièrement guilloché de la plus belle facture. Le cadran en argent grené, gravé de chiffres romains remplis et d’un cerclage délimitant les heures, ressemble à s’y méprendre à celui de 1983. Les heures sont indiquées par des aiguilles Abraham-Louis Breguet, comme celles de la montre de poche originale, en acier trempé et bleui.

L’édition limitée de ce Tourbillon Historique va permettre à 99 clients à travers le monde de participer à un chapitre de l’incroyable aventure horlogère de F.P. Journe et de posséder ainsi un peu de son histoire.

Manufacture F.P. Journe
Installée depuis 2000 au 17, rue de l’Arquebuse à Genève, la manufacture indépendante F.P. Journe fabrique des chronomètres de précision, dont les mécanismes complexes et originaux reflètent une vision unique de la haute horlogerie contemporaine. Elle est située dans un immeuble classé datant de 1892. Sur 2’000 m² répartis sur trois niveaux, quelque 125 collaborateurs - horlogers, ingénieurs, dessinateurs technique, mécaniciens de précision, angleuses, polisseurs, décorateurs cadraniers ou encore boîtiers - produisent 95% des composants nécessaires à la fabrication des garde-temps de la marque.

Avec une production annuelle de moins de 900 montres, F.P. Journe fait honneur au retour du travail d’horloger à part entière, offrant à chacun la responsabilité de l’assemblage intégral d’une montre.

Dans son formidable développement, la marque genevoise a célébré, en septembre 2012, l’inauguration des nouveaux locaux des Cadraniers de Genève et des Boîtiers de Genève, réunis dans un même bâtiment situé à Meyrin, dans le canton de Genève. Propriété de F.P. Journe, ces deux entreprises réalisent tous les cadrans et boîtiers de la marque, mais produisent également des cadrans à très haute valeur artisanale et des boîtiers en petites séries pour des grandes maisons horlogères.


Titres et récompenses remportés par F.P. Journe

  • 1987 Prix de la Fondation de la Vocation Bleustein Blanchet.

  • 1989 Prix du «Balancier d’Or» par la convention des horlogers de Madrid.

  • 1994 Prix Gaïa du meilleur Horloger par l’Institut de l’homme et du temps.

  • 2002 GPHG (Grand Prix de l’horlogerie de Genève): Prix spécial du jurypour l’Octa Calendrier.

  • 2004 GPHG: Aiguille d’Or pour le Tourbillon Souverain à seconde morte.

  • 2005 GPHG: Prix de la Montre Homme pour le Chronomètre Souverain.

  • 2006 Titre de «Chevalier des Arts et des Lettres» par le Ministre de la culture français.
  • 2006 GPHG: Aiguille d’Or pour la Sonnerie Souveraine.

  • 2008 GPHG: Aiguille d’Or pour le Centigraphe Souverain.

  • 2010 GPHG: Prix de la Haute Complication pour le Chronomètre à Résonance.

26 novembre 2013