Les Monts deviennent The British Masters

Instigatrice de la renaissance des plus belles marques de l'histoire de l'horlogerie anglaise (Graham, Arnold & Son et Tompion notamment), la société Les Monts SA a modifié sa raison sociale le 21 août dernier. Depuis cette date, la compagnie chaux-de-fonnière, qui est propriétaire de six marques horlogères à caractère historique, a changé de nom et opté pour une nouvelle dénomination plus explicite: The British Masters SA. La société reste co-dirigée par les fondateurs Eric Loth et Pierre-André Finazzi et le siège maintenu en ville de La Chaux-de-Fonds afin de conserver la proximité avec les partenaires fournisseurs de composants horlogers.

La modification de raison sociale coïncide avec l'entrée d'un nouveau partenaire minoritaire dans le capital. Le nouvel associé n'est autre que William Asprey, citoyen britannique de son état et descendant de la très fameuse dynastie londonienne Asprey. Celle-ci est reconnue depuis des siècles dans la vente et la distribution de produits de luxe horlogers et de joaillerie dans la capitale britannique. Très naturellement, le nouvel associé s'est vu confier la distribution au Royaume-Uni des produits créés et réalisés par The British Masters SA, notamment par le biais d'une nouvelle boutique au centre de Londres.

Ainsi l'ouverture du marché anglais, d'une importance évidente pour The British Masters SA, suit la création de marchés stratégiques avec des partenaires du plus haut niveau en Italie, au Japon, à Singapour et à Hong Kong, en Espagne, au Portugal et aux Etats-Unis. D'autres marchés importants tels que la Suisse, la France et la Belgique sont traités directement par The British Masters et son réseau de vente spécialisé.

Les garde-temps créés et réalisés par The British Masters à La Chaux-de-Fonds s'inspirent de la grande tradition de l'horlogerie mécanique anglaise, mais aussi du sens inné des Britanniques pour le luxe masculin, auxquels s'ajoute tout le savoir-faire des horlogers de l'Arc jurassien.

La suprématie incontestée des grands horlogers britanniques est reconnue par les historiens à partir du 17ème siècle. Elle débute avec le grand Thomas Tompion, premier fournisseur de l'Observatoire royal de Greenwich, qui transforma le métier d'horloger en lui donnant de nouvelles lettres de noblesse. C'est auprès de Thomas Tompion que le "Honest" George Graham acquit son savoir-faire si précieux. Ainsi, dès 1695, Graham inventa plusieurs mécanismes qui devaient se révéler être les bases de l'horlogerie mécanique moderne. Père de l'échappement à cylindre, du pendule au mercure et inventeur du premier chronographe, Graham devint une célébrité jusqu'en France où il est cité dès 1763 par l'horloger du Roy, Ferdinand Berthoud, dans son fameux traité d'horlogerie.

Autre étoile du firmament appartenant à The British Masters, la dynastie Arnold & Son, fondée en 1764 par John Arnold, devait se révéler être la première véritable marque mondiale d'horlogerie de marine. Adulé par le roi Georges III, John Arnold refusa les honneurs de la Cour et entama une lutte pour rechercher la précision qui devait lui permettre de devenir l'un des vainqueurs du fameux Prix de la longitude institué par le parlement britannique. Contrairement à ses concurrents de l'époque, Arnold se concentra sur des méthodes innovantes et reproductibles en grandes quantités. Dès la fin du 18ème siècle, la dynastie Arnold & Son devint l'incontournable fournisseur des capitaines de la Royal Navy, de la Compagnie des Indes et des explorateurs des pôles.

Forte de ces trois grands noms de l'histoire horlogère mondiale, The British Masters SA a créé et réalisé une série de garde-temps innovants, faisant appel aux valeurs du luxe britannique et à la compétence technique de la région neuchâteloise. Ainsi, près d'un siècle après l'extinction des dernières grandes dynasties d'horlogers britanniques, les fondateurs et dirigeants de la société The British Masters misent sur un renouveau des valeurs défendues par les grands maîtres de l'époque victorienne en présentant plusieurs premières mondiales, dont le chronographe Foudroyante Graham distingué par la presse internationale et qui vient d'être édité en version acier (notre photo).

10 octobre 2000