Le Sentier, berceau de la manufacture Bvlgari

Si Bvlgari excelle depuis plus d’un siècle dans le monde de la joaillerie, elle est également reconnue pour ses exploits horlogers.

C’est au cœur de la manufacture du Sentier que naissent les grandes complications - et plus largement tous les mouvements mécaniques de la maison - qui forgent depuis quelques années sa renommée dans ce secteur d’activités.

Depuis 1884, date de sa création à Rome, Bvlgari est principalement connue pour ses créations joaillières. Au fil du temps, d’autres domaines étoffent ce core business, à savoir les parfums, les accessoires, l’horlogerie et depuis peu le secteur hôtelier. En ce matin hivernal, c’est sur les traces des horlogers de la Vallée de Joux que nous nous dirigeons, à la découverte de la manufacture où les garde-temps de haute horlogerie voient le jour. Au cœur de ce bâtiment historique, doté d’une extension en 2010, aucun signe ostentatoire n’apparaît. Simplicité, efficacité et humilité sont les maîtres-mots du lieu et des spécialistes qui nous accueillent. C’est au sein de ces ateliers, que nous allons visiter, que naissent les complications de la maison, dont l’Octo qui a aligné cinq records mondiaux au cours de ces cinq dernières années. C’est également là que les collections Serpenti, Diva’s Dream ou encore Lvcea ont vu le jour.

Tout commence au bureau technique où les projets des designers, établis au sein de la maison mère à Neuchâtel, arrivent. Les deux équipes travaillent en étroite collaboration sur chaque projet. Les dessi-nateurs-constructeurs donnent ainsi vie au créations en tenant compte de multiples et rigoureuses exigences figurant au cahier des tâches. Plusieurs années sont parfois nécessaires à la réalisation d’une nouvelle pièce en sachant que de nombreux prototypes sont produits avant la validation finale, à savoir la mise en production de tous les composants.

L’étape suivante se déroule au sein des ateliers où de nombreuses machines CNC permettent le découpage des platines, ponts et autres composants, parfois infiniment petits, du mouvement. Boîtes et cadrans sont quant à eux réalisés à Saignelégier par la nouvelle manufacture spécialisée dans les métiers de l’habillage et inaugurée l’automne dernier. Toutes les étapes de décoration (perlage, Côtes de Genève, satinage, étirage, anglage main, etc.), manuelle ou semi-automatique, ainsi que le polissage des pièces sont également opérés à l’interne. Quelque 80 personnes travaillent au Sentier et parmi elles trente métiers différents sont représentés, dont les horlogers au nombre d’une trentaine.

Atelier dédié aux grandes sonneries et répétitions minutes
Au terme de la visite, le «graal» des horlogers nous est présenté, à savoir l’espace dédié aux grandes sonneries et répétitions minutes où quatre spécialistes opèrent. C’est également là que les mouvements squelettes ou les grandes complications, comme les tourbillons, prennent vie. Le montage de tels calibres nécessite une grande dextérité et beaucoup de patience. Ces qualités sont décuplées lorsque l’on parle de l’assemblage de calibres munis de sonneries comptant 700 à 1’200 composants. Pour exemple, il ne sort de ces ateliers que deux à quatre Octo Grande Sonnerie Calendrier Perpétuel par année, la conception de cette complication de haute horlogerie demandant quelque quatre mois de montage.

La saga des Octos
Parmi les pièces de haute horlogerie nées au cœur de la Vallée ces dernières années, citons l’Octo dont le parcours est déjà marqué par cinq records mondiaux.

En 2014, Bvlgari dévoile l’Octo Finissimo Tourbillon. La quête de la finesse est l’un des axes que suit l’horlogerie depuis longtemps. La marque s’est lancée dans la course et a franchi une étape dans le domaine de l’ultraplat en dévoilant cette pièce dotée d’un mouvement affichant 1,95 mm d’épaisseur, ce qui en fait le tourbillon volant le plus fin du marché sans nul autre équivalent et le plus plat jamais réalisé. L’épaisseur de la montre se monte quant à elle à 5,00 mm.

La saga Octo se poursuit sur le thème de l’extrême finesse. En 2016, l’Octo Finissimo Répétition Minutes s’adjuge le titre de la plus fine complication de sa catégorie sur le marché. La conception d’une montre à sonnerie présuppose un certain nombre de contraintes de construction et de maîtrise particulières afin d’en obtenir le meilleur, à savoir un son cristallin et intense dont la cadence est parfaitement uniforme et régulière lorsqu’est actionné le mécanisme. La manufacture du Sentier a repris à zéro toutes les données connues et inhérentes à ce mécanisme et a franchi une nouvelle étape dans le monde des hautes complications. Le Calibre BVL 362, développé et produit à l’interne, affiche une épaisseur
de 3,12 mm pour une hauteur totale de boîtier de 6,85 mm.

Bvlgari est une fois de plus sous les projecteurs en 2017… Pour la troisième fois, la maison introduit un nouveau record du monde en présentant l’Octo Finissimo Automatique, la montre automatique extraplate la plus fine du marché. Développé au Sentier, le mouvement qui équipe cette pièce - le Calibre BVL 138 - affiche une épaisseur de 2,23 mm seulement. Raffinement supplémentaire, il présente une petite seconde décentrée. Il bat à une fréquence de
21’600 alternances par heure et dispose de 60 heures de réserve de marche. Le remontage se fait par un microrotor en platine, gage d’efficacité.

Les années se suivent et se ressemblent pour l’Octo Finissimo. En 2018, Bvlgari présente une nouvelle avancée sur le thème de l’extrême finesse, un garde-temps dont l’épaisseur affiche 3,95 mm. L’Octo Finissimo Tourbillon Automatique décroche un nouveau record du monde horloger, le quatrième. Afin d’atteindre ce degré de finesse, les concepteurs de la maison ont su trouver les solutions techniques dans la construction de l’ensemble, combinant un savoir-faire exceptionnel et le respect d’une esthétique et d’un modèle devenus emblématiques. Le calibre BVL 288 Finissimo revendique une épaisseur de 1,95 mm seulement et dispose d’une réserve de marche de
52 heures. L’ensemble est habillé d’un boîtier en titane sablé laissant apparaître le mouvement squelette totalement ajouré qui révèle l’ensemble de ses organes.

Last but not least, l’Octo Finissimo Chronograph GMT Automatique décroche, en 2019, le cinquième record de cette famille de produits, à savoir le plus fin de tous les chronographes mécaniques ultraplats existants. Doté d’une fonction GMT, le mouvement intégré présente une épaisseur de seulement 3,3 mm. Ce nouveau record, qui incarne la quintessence de l’Octo, témoigne de la maîtrise de la maison combière en matière de haute horlogerie.

Forte de tous ces records, la collection Octo a remporté trois récompenses au Grand prix d’horlogerie de Genève. En 2017, le prix de la Montre Homme pour l’Octo Finissimo Automatic, ainsi que le prix du Tourbillon et de l’échappement pour l’Octo Finissimo Tourbillon Squelette. Et en 2019, le prix de la Montre chronographe pour l’Octo Finissimo Chronograph GMT.

Si l’Octo Finissimo occupe la première place avec ses cinq records, elle ne fait toutefois pas d’ombre aux autres complications créées par la manufacture du Sentier, comme la Diva Finissima Répétition Minutes, la Diva’s Dream Divina Tourbillon Phénix, la Serpenti Seduttori Tourbillon, la Serpenti Incantati Squelette, etc. Nées chez les Combiers, ces complications brillent dans le monde entier et confèrent à Bvlgari sa légitimité dans le monde de la haute horlogerie.

14.5.2020