Pour faire face au succès qui est le sien, la société APRP a multiplié par trois la superficie de son site de production. L'inauguration officielle a eu lieu le 24 septembre dernier.
L'histoire de la haute horlogerie est jalonnée de rencontres… En 1986, deux horlogers formés chez Audemars Piguet au Brassus, Dominique Renaud et Giulio Papi, décident de voler de leurs propres ailes et fondent leur entreprise de montres mécaniques à complications. Société en nom collectif puis société anonyme, la firme se développe rapidement, à la Vallée de Joux d'abord puis dès 1990 au Locle, ce qui l'incite à se chercher un partenaire. En 1992, Audemars Piguet en devient l'actionnaire majoritaire et la compagnie prend le nom d'Audemars Piguet (Renaud et Papi) SA. Au fil des ans, celle-ci s'est imposée comme l'un des leaders de la production de garde-temps très sophistiqués. Un succès qui l'a conduite à agrandir considérablement son site de production - la surface a été multipliée par trois à 2'800 m2 - à travers un projet architectural futuriste (voir photo ci-dessous), où lumière et sérénité ont été privilégiées.
C'est à l'inauguration de ce nouveau complexe, sis à la rue James Pellaton 2, qu'ont été conviés, le 24 septembre, les autorités cantonales, de nombreux invités parmi lesquels le barreur d'Alinghi Russell Coutts et la presse professionnelle mondiale. A cette occasion, le traditionnel ruban a été coupé par Georges-Henri Meylan et Jasmine Audemars, respectivement administrateur délégué et présidente du conseil d'administration d'Audemars Piguet, assistés du conseiller d'Etat neuchâtelois Bernard Soguel (de gauche à droite sur notre photo Leuenberger - Société neuchâteloise de presse).
Aujourd'hui, l'essentiel de la production de APRP, soit deux tiers environ des quelque 600 pièces manufacturées chaque année, est destiné à Audemars Piguet, le solde se répartissant entre une petite dizaine d'autres clients. Le développement de nouvelles fonctions, la recherche de méthodes inédites de fabrication et l'emploi de matériaux jusque-là inutilisés dans l'horlogerie ont permis à APRP de concevoir et de produire des garde-temps exceptionnels tels que la Répétition à minutes par carillon Jules Audemars pour dames, le Dynamographe et grande sonnerie par carillon Jules Audemars avec indication de réserve de sonnerie, le Tourbillon Edward Piguet avec platine en quartz rutile (voir photo), le Tourbillon grande date Jules Audemars avec répétition à minutes et quantième perpétuel, ainsi que le Dynamographe et tourbillon Edward Piguet avec chronographe et indication de réserve de marche et, plus récemment, la montre Concept Royal Oak.
De l'étude au prototype, de la fabrication d'ébauches aux délicates opérations de terminaison et d'assemblage, la firme réalise de remarquables quantièmes, tourbillons et, merveilles de précision et d'harmonie, de rares montres à sonnerie. Son esprit novateur, ses méthodes de fabrication, qui figurent parmi les plus avancées, et sa parfaite maîtrise technologique lui ont permis de bénéficier rapidement d'une excellente renommée, ce qui explique que d'autres maisons horlogères, parmi les plus prestigieuses, ont été séduites par son savoir-faire.
La spécificité d'APRP, la personnalité de ses fondateurs (sur notre photo Giulio Papi) et son niveau d'exigence l'ont amenée à constituer une équipe extraordinaire. Composée aujourd'hui d'une centaine de personnes représentant quinze nationalités et maîtrisant pas moins de 22 métiers différents, cette main-d'œuvre est aussi qualifiée que jeune: la moyenne d'âge est de 30 ans!
Si la conjoncture morose laisse des traces dans bon nombre d'entreprises horlogères, cela n'est pas le cas chez Audemars Piguet qui surfe depuis plusieurs années sur la vague d'un succès encore amplifié par la victoire d'Alinghi à la dernière Coupe de l'America. Aujourd'hui, la firme du Brassus, qui emploie 550 personnes, produit annuellement 18'000 montres commercialisées à un prix moyen de 8'000 francs. Son chiffre d'affaires de 200 millions de francs se répartit entre l'Europe (40%), l'Asie (41%), les Amériques (15%) et le reste du monde (4%). Seule épine dans le pied: le succès de la gamme Royal Oak, qui représente 67% des ventes cette année contre 51% l'an dernier, fait de l'ombre aux autres lignes de produits. Un défaut que Georges-Henri Meylan entend bien corriger dans un avenir proche, notamment en ouvrant plus largement la collection aux articles pour femmes.
9 octobre 2003