Le MIH reçoit une horloge conçue en 1682

Cette création magistrale se situe à la croisée de l’art et de l’ingénierie. Ce type d’horloge a été commandé par le pape Alexandre VII pour répondre à un besoin précis: consulter l’heure la nuit sans être perturbé par la lumière ou le bruit. Les frères Campani, horlogers officiels du pape, ont relevé ce défi en créant une horloge équipée d’un échappement silencieux et d’un mécanisme interne d’éclairage, offrant une lecture nocturne discrète et précise. En reconnaissance de leur génie, ils obtiennent, le 30 août 1659, un privilège papal qui marque le début de leur renommée internationale.

Le cadran est attribué au célèbre peintre Carlo Maratta. Il illustre à merveille la collaboration entre horlogers et artistes de la Renaissance italienne. Maratta, dont les œuvres ornent de nombreuses églises et palais romains, fut l’un des principaux représentants de l’art baroque classique. Son talent se retrouve ici dans les riches allégories du temps et des saisons qui ornent le cadran. Les bronzes dorés sont quant à eux attribuables à l’atelier du Brenin. Le cabinet, certainement façonné par l’ébéniste Jakob Hermann, est lui aussi à la hauteur de cette œuvre d’art complète. Réalisé en bois précieux et rehaussé de marqueterie de pierres fines, cet ouvrage témoigne du savoir-faire exceptionnel des ébénistes de l’époque. Hermann, réputé pour ses œuvres luxueuses et fonctionnelles, a su sublimer cette horloge en créant un écrin à la fois élégant et imposant, en phase avec l’esprit baroque de la fin du 17^e siècle.

Cette horloge, signée «Petrus Thomas Campanus Inventor Roma 1682», incarne le summum de l’innovation horlogère de son époque. Le MIH invite tous les passionnés d’art et d’horlogerie à découvrir cette pièce exceptionnelle, où l’ingéniosité mécanique se conjugue avec la virtuosité artistique pour donner naissance à un monument de l’histoire de l’horlogerie. Elle ne manquera pas d’interpeller aussi un plus large public.

Cette acquisition remarquable, réalisée à l’occasion d’une vente aux enchères, a été rendue possible grâce au généreux soutien des amisMIH et du Bureau de contrôle des ouvrages en métaux précieux. La pièce vient combler un manque dans la collection muséale, qui ne possédait jusqu’à présent aucun exemplaire de ce type. Ce témoignage emblématique de l’horlogerie italienne du 17^e siècle enrichit désormais la collection et permet de présenter un panorama encore plus complet de l’histoire horlogère mondiale.

14.11.2024