Début juillet, le conseiller fédéral Guy Parmelin a effectué une mission officielle en Chine, accompagné des représentants des milieux économique et scientifique suisses, dont la FH. Accord de libre-échange à moderniser, protection de la propriété intellectuelle et lutte anticontrefaçon étaient au programme des discussions.
Après une longue pause due au covid, le conseiller fédéral Guy Parmelin, chef du département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche, a renoué avec les missions économiques en Chine et s’est rendu dans l’Empire du milieu du 1er au 5 juillet dernier. Une délégation économique, avec la FH, ainsi qu’une délégation scientifique l’ont accompagné au cours de cette importante mission. La Chine est le troisième partenaire commercial de la Suisse, avec un volume d’échanges bilatéraux s’élevant à 33 milliards de francs et il va sans dire que la Chine, ainsi que la région administrative spéciale Hong Kong, font également partie des marchés les plus importants de l’industrie horlogère suisse, capitalisant plus de 16% pour le premier semestre des exportations horlogères helvétiques. Même si ce marché rencontre actuellement des difficultés économiques affectant également le secteur horloger, les perspectives à moyen et à long terme restent intactes, voire même très positives sachant que les consommateurs chinois ont traditionnellement une faiblesse pour les produits de qualité suisse, dont notamment les garde-temps.
Un des objectifs principaux de la mission du conseiller fédéral Parmelin fut la modernisation de l’accord de libre-échange entre les deux pays, qui fête cette année ses dix ans d’existence. Cet accord de libre-échange a substantiellement réduit les droits de douanes sur les produits horlogers et a ainsi aidé à promouvoir les exportations suisses à destination de la Chine. Quelques taxes, variant entre 4 et 8%, subsistent toutefois encore sur quelques positions tarifaires horlogères. L’élimination complète de ces droits de douane est donc également d’un intérêt particulier pour la branche. Fait réjouissant, les représentants du gouvernement chinois sont ouverts à une révision de cet accord.
Cette thématique a pu être discutée avec le ministre de l’économie chinois, Wang Wentao, lors de la rencontre officielle du 1er juillet. Dans le cadre des pourparlers avec la partie chinoise, economiesuisse, Swissmem et la FH ont eu l’occasion de soulever directement des questions sectorielles spécifiques avec le ministre. La FH a entre autres relevé la problématique de la protection de la propriété intellectuelle (PI) et de la contrefaçon qui fait du tort au secteur et qui pèse sur les exportations. La fâcheuse apparition de centres de réparation non officiels, adoptant l’allure de centres de SAV agréés des marques et trompant ainsi les consommateurs chinois sur la qualité des services rendus, a également été relevée. Le ministre du commerce chinois s’est montré rassurant vis-à-vis des craintes émises en relevant que la protection des droits de PI constitue également une priorité pour les autorités du pays et qu’une meilleure collaboration avec l’industrie suisse reste d’actualité, voire même souhaitable.
Après un court séjour à Pékin, la délégation a poursuivi son périple et a visité les villes de Shanghai, Shenzhen et Hong Kong où elle a pu mener des discussions supplémentaires avec des représentants d’entreprises suisses implantées en Chine. Ceux-ci admettent que l’économie chinoise affronte actuellement des turbulences, mais manifestent aussi un certain optimisme quant à la situation future, notamment par rapport à l’engouement ininterrompu des consommateurs chinois pour les produits suisses.
08.8.2024