The Watch Library, une fondation reconnue d’utilité publique en février 2022, est engagée en faveur de la préservation et valorisation du patrimoine horloger. Une nouvelle phase de son développement s’est concrétisée le 1er septembre dernier avec la présentation de sa plateforme numérique lancée dans le cadre des Geneva Watch Days.
La genèse de ce projet remonte à la numérisation des archives de la maison d’édition Europa Star, fondée en 1927 à Genève: la mise à disposition progressive de ses éditions sur près d’un siècle a conduit à une réflexion plus large sur l’importance du patrimoine pour l’horlogerie.
Au vu de l’intérêt soulevé par la mise à disposition de ses propres archives, la famille Maillard, passionnée depuis quatre générations par l’horlogerie et propriétaire d’Europa Star, a souhaité transmettre ce patrimoine dans son ensemble aux générations futures.
A partir de mars 2020, la famille Maillard se rapproche de Martine Depresle (The Talented) pour penser à ses côtés le projet, le créer et le développer. Ce dernier est imaginé pour être abrité par une fondation d’utilité publique et ainsi faciliter l’accès aux documents en permettant le plus possible l’open data. La fondation The Watch Library a été créée en septembre 2021 et reconnue d’utilité publique par la Confédération suisse en février 2022.
La fondation porte une conviction: la mise à disposition du patrimoine horloger au plus grand nombre participe à nourrir l’imagination, la créativité et l’innovation de toute la branche. Des institutions horlogères de premier plan, comme le Musée international d’horlogerie et la Horological Society of New York, rejoignent très tôt le projet.
C’est le cas également de mécènes comme Audemars Piguet et Richard Mille, qui vont rendre le projet possible, rejoints depuis lors par d’autres maisons, dont TAG Heuer à l’été 2023, ainsi que d’autres grands acteurs de l’horlogerie restant anonymes en accord avec leur politique de mécénat.
Un vaste mouvement collectif s’est ainsi mis en marche, en faveur de la préservation et valorisation des archives horlogères. Un signal fort avait d’ailleurs été donné avec la reconnaissance par l’UNESCO des savoir-faire horlogers en décembre 2020, ce qui a permis de réunir de nombreux partenaires autour de ce projet. Ainsi, la structure franco-suisse Arc horloger, porteuse de cette candidature, siège au sein du conseil de fondation de The Watch Library, dont le financement est assuré par le mécénat public et privé.
Non partisane, The Watch Library œuvre exclusivement pour la reconnaissance et la valorisation du patrimoine horloger. Un comité scientifique composé d’experts est chargé d’identifier et de valider la pertinence des archives à préserver et à intégrer sur la plateforme numérique dédiée.
La dimension technologique du projet s’avère tout aussi importante que la préservation des archives en soi. La rencontre du patrimoine et du numérique prend toute sa dimension avec le lancement de la plateforme The Watch Library. Celle-ci a été pensée et construite autour des utilisateurs. Un panel de passionnés d’horlogerie, qu’ils soient experts ou amateurs, participe à la réflexion et aux différentes phases de tests.
La première version de la plateforme réunit déjà plus de 320’000 documents et pages d’archives, provenant d’une douzaine de sources différentes. Permettre une recherche en temps réel parmi des dizaines de milliers de documents aux formats, tailles et sources différents représente un véritable défi.
Réunissant des archives en français et en anglais dans un premier temps, la plateforme intégrera rapidement des documents en allemand et en espagnol, mais aussi des archives horlogères issues d’institutions culturelles établies en Asie.
14.9.2023