Reuge fait chanter les oiseaux

Nées au 18e siècle, les tabatières étaient un bien personnel et précieux majeur, souvent fabriquées sur mesure. Reuge compte aujourd’hui parmi les rares artisans qui savent encore maîtriser la fabrication de tels objets très complexes.

La maison de Sainte-Croix a récemment dévoilé une trilogie de tabatières révélant un élégant tour de magie. Le mouvement de ces dernières est déterminé par un automate enfermé dans un boîtier transparent, à côté du soufflet. En actionnant un levier, un couvercle ovale se soulève et révèle un oiseau chanteur qui sort de sa boite… ou de son nid. L’animal coloré, constitué de 28 composants, en titane et en or blanc, bat des ailes et fait bouger chaque articulation de son petit corps avec un chant entraînant. Le spectacle est si fidèle qu’il ressemble presque à un véritable oiseau. Cette nouvelle collection témoigne de la capacité de Reuge à s’inspirer de la nature qui l’entoure et à la reproduire.

Le chant de l’oiseau provient d’un soufflet extensible en cuir qui est plié en accordéon, à côté du mouvement mécanique. La fabrication de cette pochette en cuir requiert une dextérité que très peu d’artisans possèdent. Une condition indispensable doit être réalisée après de longues heures de travail: que le soufflet soit complètement imperméable à l’eau et à l’air. En effet, une simple fuite d’air pourrait transformer le chant de l’oiseau en un simple murmure. Le résultat est un son organique d’une grande pureté. Chacun pourrait fermer les yeux et s’imaginer alors en pleine nature, bercé par le véritable chant d’un oiseau.

Reuge a réussi à reproduire les mouvements naturels de l’oiseau, jusqu’à associer une inclinaison de la tête avec un battement des ailes. L’assemblage de parties différentes et complexes sous un seul mouvement mécanique, composé de 250 pièces, est un véritable travail d’orfèvre. Trois exécutions sont disponibles: bleu, fuchsia et argent.

05.11.2020