La FSRM a 40 ans

La FSRM, Fondation suisse pour la recherche en microtechnique est aujourd’hui bien plus connue sous son acronyme de quatre lettres que sous ce titre complet.

Simple raccourci sémantique, facilité de langage? Pas seulement. La FSRM a, depuis près de vingt ans, dépassé sa territorialité helvétique, s’est étendue bien au-delà de la microtechnique et ne garde de Fondation que les statuts.

La structure est née en 1978 des soubresauts d’une branche horlogère malmenée par l’arrivée du quartz. La Confédération voit alors la FSRM comme un laboratoire géré par une fondation visant à soutenir la microtechnique et ses applications. Six ans plus tard, ce labo est intégré au CSEM. Dans le même temps, la FSRM reçoit une tierce compétence majeure, à savoir attribuer les financements à des projets de recherche entre le CSEM et les Hautes écoles. A ce stade, l’institution trouve déjà son équilibre avec, d’un côté, le développement d’une recherche fondamentale en microtechnique et, de l’autre, le soutien financier direct à des projets concrets qui en découlent.

Il y avait toutefois une brique qui manquait à ce juste équilibre entre théorie et pratique: la transmission du savoir. Positionnée naturellement comme carrefour de la connaissance microtechnique, la FSRM est devenue au fil des décennies une plateforme où chercheurs, entreprises et entrepreneurs se côtoyaient. Elle s’est donc naturellement imposée comme lieu de rencontre, non seulement des métiers, mais aussi des connaissances.

La FSRM propose ses premiers cours il y a 25 ans, en 1993. Ils sont alors axés sur la microtechnique, son cœur de compétence. On parle de perfectionnement professionnel pour ingénieurs et techniciens. Ce créneau est toujours essentiel, mais il a depuis été largement dépassé.

Aujourd’hui, l’organisme a déployé plus de 150 cours dans des domaines complémentaires comme le management, les RH, la gestion de projet, la communication, etc. Pourquoi ces extensions de programme? Parce qu’un ingénieur est aujourd’hui mobile, non seulement dans son entreprise, mais aussi dans son secteur d’activité voire dans sa géographie. Il doit pouvoir construire un projet, le partager avec sa direction, savoir convaincre, défendre son budget, gérer une équipe, tout en ayant une vision à long terme de ce qu’il apporte à son entreprise - laquelle, entre temps, devient une entité 4.0!

Et demain? La FSRM, comme en 1978, prend le pouls de l’industrie horlogère mais n’y est nullement limitée. Comme l’horlogerie, elle explore des matériaux, comme la céramique, en développant auprès des élèves ses usages au-delà de la montre (construction, protection, industrie civile ou militaire, etc.). Elle invite les manufactures au LEAN Management, à une réflexion sur la fiabilité, se penche sur l’Internet des objets et même les neurosciences. La cinquième décennie de la FSRM ne sera pas celle de la connaissance unique, mais des connaissances multiples!

05.4.2018