La pendule neuchâteloise du 21ème siècle

Simon Henein

L’IsoSpring, oscillateur révolutionnaire révélé au public en 2014 et mis au point par Simon Henein, professeur titulaire de la chaire Patek Philippe et directeur de l’Instant-Lab de l’EPFL à Neuchâtel, et Ilan Vardi, collaborateur scientifique à l’Instant-Lab, habille désormais le boîtier d’une horloge neuchâteloise du 21ème siècle.

Présentée à la presse début décembre, cette pièce du futur a pris place dans la salle de Pas Perdus de l’Hôtel de Ville de Neuchâtel, faisant ainsi face à la célèbre pendule de Mathias Hipp, pionnier de l’horlogerie électrique du 19ème siècle.

IsoSpring est un oscillateur qui révolutionne la mesure du temps car il est doté d’un mouvement continu et non plus alterné: il fonctionne donc sans échappement et sans tic-tac. Alors que la montre mécanique actuelle est conceptuellement identique à celle de 1800, l’approche choisie par l’Instant-Lab a été de remettre en question la nécessité de l’échappement, dont sont dotés les mouvements mécaniques traditionnels. Les chercheurs sont remontés aux principes décrits par Newton au 17ème siècle pour expliquer la mécanique céleste, afin de mettre au point un oscillateur fondamentalement nouveau.

Cette invention, qui fait appel à la technologie dite des «guidages flexibles», éliminant les pertes par frottement des paliers, laisse envisager des garde-temps mécaniques (horloges, pendulettes, montres) plus simples à réaliser et dotés de performances inégalées en termes de réserve de marche et de précision chronométrique. Deux brevets ont été déposés par l’EPFL et les chercheurs travaillent maintenant à une miniaturisation de cette invention.

26.1.2017