Le Poinçon de Genève, gage de bienfacture des marques horlogères du canton, fête ses 125 ans et s'offre pour l'occasion un lifting.
Le 9 novembre dernier, au sein du bâtiment des Forces motrices de Genève, Timelab a dévoilé les critères du nouveau Poinçon de Genève qui entreront en vigueur en juin 2012. Fort de ses 125 ans d'existence, ce label cantonal certifie de la bienfacture des produits qui en sont munis.
L’aventure du poinçon remonte au 17ème siècle, époque où l’horlogerie devient une industrie prospère à Genève. Les horlogers décident alors de se regrouper, de mettre au point des statuts, de réorganiser leur métier et de fournir un label de qualité. Les règlements de maîtrise sont sévères. Le seul nom de Genève, gravé sur le mouvement d’une montre, suffit à garantir qu’il s’agit d’une pièce de qualité supérieure.
Or, la qualité se protège. Surtout quand elle fait l’objet d’abus de la part de fabricants non genevois usant du nom de Genève, voire de journaux l’exploitant pour leur publicité. Fondée en 1873, la Société des horlogers chercha les moyens de remédier à cette situation. En 1886, elle aboutit à l’adoption par le Grand Conseil d’une loi établissant le Poinçon de Genève.
Caractérisé par trois conditions d'admission et douze critères techniques rigoureux, réaménagés au cours des décennies pour répondre à l’évolution du métier (1891, 1931, 1955), le Poinçon de Genève est octroyé uniquement aux mouvements assemblés et réglés sur le territoire genevois et ce, par des maisons horlogères ayant leur siège social dans le canton. Autant de conditions qui expliquent que seules quelques marques bénéficient actuellement du prestigieux label garantissant la provenance, la bienfacture, la durabilité et le savoir-faire des horlogers genevois.
Logé jusqu'en 2009 au sein de l'Ecole d'horlogerie de Genève, ce label est actuellement abrité et géré par le Laboratoire d'horlogerie et de microtechnique de Genève, Timelab. Créée en 2008, cette institution réunit sous son toit non seulement le Poinçon de Genève, mais aussi le Bureau officiel genevois du COSC (Contrôle officiel suisse des chronomètres).
Depuis la loi genevoise de 1886 jusqu’à ce jour, les critères originaux qui honoraient le savoir-faire artisanal, la tradition et l’amour du bel ouvrage concernaient uniquement le mouvement des garde-temps. Désormais, ce sera l’intégralité de la montre qui devra être certifiée. Aux critères actuels de qualité du calibre s’ajouteront donc ceux de l’habillage et de la tête de montre (étanchéité, précision de la marche, fonctions, réserve de marche).
Comme auparavant, les contrôles continueront de s'effectuer au cœur des entreprises désireuses d'obtenir le poinçon pour leurs produits. Les collaborateurs de Timelab visiteront régulièrement les déposants et les sous-traitants selon un plan de surveillance établi. Au cœur de chaque firme horlogère, une personne responsable est désignée afin de mener à bien toutes les vérifications nécessaires à l'obtention du label. Jusqu'à ce jour, assemblage et réglage devaient être effectués sur sol genevois. Dès juin 2012, l'emboîtage (pose du cadran, des aiguilles, introduction et fixation du mouvement dans la boîte de montre) fera également parti des nouveaux critères du Poinçon de Genève. Lorsqu'un garde-temps aura passé avec succès les tests exigés, le laboratoire lui octroiera le label Poinçon de Genève, qui sera gravé sur la platine ou les ponts de son mouvement. Un certificat sera également délivré, indissociable du garde-temps certifié.
Depuis 125 ans, le Poinçon de Genève est une référence de qualité et de savoir-faire artisanal régional. Preuve en sont les certifications délivrées par Timelab: 19'197 en 2010 et 23'893 au 9 novembre 2011. Fort de son histoire, le Poinçon de Genève entre donc dans une nouvelle ère et renforce son image auprès des consommateurs avides de haute horlogerie.
21 novembre 2011