Quatorzième du nom, une nouvelle CCT a été signée entre la Convention patronale (CP) et le syndicat Unia. Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2012.
Le 12 octobre, au sein de l’Hôtel DuPeyrou à Neuchâtel, la CP et le syndicat Unia ont signé la quatorzième version de la CCT. Après huit mois de négociations et quelques compromis des deux parties, ce nouveau document a été validé et entrera en vigueur le 1er janvier prochain et ce pour une durée de cinq ans, comme il est de coutume depuis 1997. 430 entreprises et quelque 42’000 employés sont concernés par ce «pacte du travail» sur lequel entreprises et syndicat se basent, par beau temps comme par mauvais temps économique.
Quels en sont les changements majeurs?
La participation patronale aux frais de traitement (caisse-maladie) passera de 130 à 160 francs par mois. Elle restera à 60 francs pour les enfants dans la mesure où ce montant couvre pratiquement les primes actuelles.
Autre conquête matérielle importante, la création d’une allocation familiale et de formation complémentaire de 30 francs. Elle s’ajoutera aux montants actuellement en vigueur dès le 1er janvier 2012. Cette dernière compensera quelque peu la suppression de l’allocation ménage (60 francs).
Les salaires minimaux d’embauche ont également fait l’objet de modifications: une hausse de 80, 100 ou de 117 francs selon les régions (les deux montants plus élevés s’appliquant aux régions connaissant les salaires les plus bas) a été prévue.
Le salaire horloger médian - sur lequel est entre autre chiffré le taux de renchérissement annuel - a été adapté et revu à la baisse. Calculé trop largement, il incorporait des paramètres qui ne relevaient pas du salaire à proprement parlé. Les négociations ont conduit à une diminution d’environ 13% de celui-ci. Actuellement, il est de 5’942 francs. Calculé sur la nouvelle base, il passera à 5’170 francs. Par bonheur, cela n’impliquera pas de baisses effectives de salaires, mais leur progression en sera ralentie.
Du côté de la qualité de vie, les futurs pères ont de quoi se réjouir. Le congé paternité passera de trois à cinq jours payés. Ce progrès leur permettra de mieux participer à l’accueil de leur enfant au sein de la famille.
La plus importante des innovations à signaler, c’est la retraite progressive. Depuis 2004, les travailleurs-euses avaient déjà la possibilité, une année avant l’âge légal de l’AVS, de prendre une retraite anticipée grâce à une rente-pont de 24’000 francs payée exclusivement par les employeurs. A l’avenir, ils auront le choix entre ce système et une retraite modulée ou progressive. Deux ans avant l’âge légal de la retraite, l’employé pourra réduire son temps de travail jusqu’à 20%. L’employeur prendra à sa charge la moitié de la perte de salaire, mais continuera d’assurer l’entier des cotisations du deuxième pilier (part patronale et du travailleur). Sur la base du même fonctionnement, l’employé pourra, une année avant sa retraite officielle, réduire son temps de travail jusqu’à 40%. Signalons encore que, pour bénéficier de cette retraite progressive, le travailleur devra compter au moins dix ans d’activité au sein de l’entreprise ou du groupe. Ce nouveau système représentera une intéressante alternative pour ceux et celles qui préfèrent se préparer gentiment à la retraite. C’est également un excellent moyen de faciliter en douceur la transmission du savoir-faire.
Cette nouvelle Convention collective de travail témoigne d’un attachement commun et continu entre la CP et le syndicat Unia afin de garantir la paix du travail au sein des entreprises horlogères suisses.
25 octobre 2011