Swatch Group - Un joli bénéfice malgré la crise

Après plusieurs années de progression constante, le bénéfice net du Swatch Group a subi un coup d'arrêt en 2008. Il se monte toutefois encore à plus de 800 millions de francs.

Si aujourd'hui la crise n'épargne personne, certains sont moins touchés que d'autres. Le Swatch Group est de ceux-là. Le numéro un de l'horlogerie mondiale n'a en effet vu son résultat opérationnel diminuer que de 2,7% à 1'202 millions de francs l'an dernier pour un chiffre d'affaires de 5'966 millions, en légère progression (+0,4%, mais +4,3% à taux de change constants). Le bénéfice net a pour sa part souffert d'un résultat financier négatif et reculé de 17,4% à 838 millions. Quant aux capitaux propres, ils restent solides puisqu'ils s'élèvent à 5,5 milliards, soit 75,3% du bilan total, contre 71,5% pour l'exercice précédent.

Dans le domaine des montres et bijoux, où le chiffre d'affaires a atteint 4'796 millions (+1,8%), le résultat opérationnel a connu un recul de 10% à 828 millions. Celui-ci est principalement à mettre sur le compte des substantiels et exceptionnels investissements en marketing engagés pour les Jeux olympiques de Beijing.

Le bénéfice opérationnel a par contre progressé de 19,6% à 281 millions en ce qui concerne la production de mouvements et de composants pour montres, domaine où les affaires ont été florissantes avec des ventes brutes de 1'810 millions (+7,5%).

Enfin, au niveau des systèmes électroniques et malgré un chiffre d'affaires en baisse de 15,9% à 530 millions, le résultat opérationnel a cru de 5,1% à 104 millions. Un chiffre hautement réjouissant, conséquence du désengagement du groupe dans le secteur automobile au second semestre.

Sur la base de ces résultats, le conseil d'administration a décidé de proposer un dividende inchangé pour 2008 à l'assemblée générale annuelle qui se tiendra le 15 mai prochain, soit 85 centimes par action nominative et 4,25 francs par action au porteur. Une proposition qui souligne sa confiance dans une amélioration des conditions de marché d'ici à la fin de 2009.

Malgré l'anticipation d'un environnement difficile, notamment pour les premiers mois de l'année, le groupe prévoit en effet une reprise de la confiance au niveau international au second semestre et pense qu'une légère croissance est "tout à fait réaliste" en 2009. Il s'estime par ailleurs mieux armé que d'autres pour faire face aux situations difficiles grâce notamment à son positionnement dans tous les segments de prix, à sa forte présence géographique sur tous les marchés du monde et à ses capacités de développement et de production hautement intégrées.


"Plus de chances que de risques"
C'est un Nick Hayek optimiste qui a mené tambour battant la traditionnelle conférence de presse bilan du Swatch Group le 18 mars à Genève. Une progression du chiffre d'affaires cette année est tout à fait possible, du moins en monnaies locales, a-t-il martelé. "Mon seul véritable souci pour l'instant réside dans l'évolution des taux de change", a-t-il précisé, car le groupe se refuse à augmenter ses prix afin de garder, voire de renforcer ses parts de marché.
Cet optimisme, le président de la direction générale du Swatch Group la trouve dans la marche des affaires des boutiques Omega, Breguet, Blancpain et Swatch, qui annoncent pour ce début d'année des ventes plus ou moins comparables à celles de janvier et février 2008. A l'exception toutefois de trois marchés: Etats-Unis, Japon et Espagne. Les échos sont tout aussi positifs chez Tissot, CK et Rado. Nick Hayek n'envisage dès lors ni licenciements ni recours accru au chômage partiel, qui à l'heure actuelle touche 300 personnes sur les 24'000 collaborateurs du groupe. Et il a annoncé que l'effort en R&D sera encore renforcé (150 millions l'an dernier). "2009 offre plus de chances que de risques" a-t-il conclu.

20 mars 2009