Montres DeWitt SA, Meyrin - Un nouveau musée sous un nouveau toit

Installé depuis peu à Meyrin, DeWitt a inauguré début novembre son nouveau bâtiment, doté d'un musée abritant de nombreuses machines d'antan.

Etablie à sa création en 2003 à Vandoeuvres, la maison DeWitt n'a cessé de croître. Elle pose ses quartiers en 2007 à Vernier dans une espace qui, au bout d'un an seulement, est déjà trop exigu. Début 2008, Jérôme de Witt voit alors beaucoup plus grand et s'installe au cœur de la zone industrielle de Meyrin-Satigny: 5'000 m2 répartis sur trois étages. Le 6 novembre dernier, la firme a inauguré ses nouveaux locaux ainsi que son espace historique dédié à la mécanique horlogère d'autrefois.

Situé dans le hall d’accueil, le musée plonge d’emblée le visiteur dans le monde fascinant de l’histoire horlogère. Dans une ambiance feutrée et chaleureuse, il présente l’une des plus grandes collections au monde d’outils – plus de 250 pièces au total - qui retrace près de trois siècles d’horlogerie artisanale. Réunies par Jérôme de Witt sur plusieurs années au travers de ventes aux enchères ou au hasard de ses déplacements dans les ateliers d’horlogerie, ces pièces extraordinaires datent du 17ème siècle au début du 20ème siècle. Une époque où l’ensemble du processus de fabrication d’une montre s’effectuait entièrement à la main. Mises en scène de façon très esthétique, ces machines mettent en valeur le patrimoine national qu’est l’artisanat horloger en présentant les différentes étapes de production d’un garde-temps mécanique. Au sein de cet espace se côtoient ainsi des machines à fendre les roues – ancêtres des décolleteuses – utilisées dans les années 1680, des laminoirs ou encore des établis de lapidaires. Des guillocheuses datant des 18ème et 19ème siècles enrichissent également cette collection. Ayant à cœur de pérenniser les traditions de l’art horloger, DeWitt est aujourd’hui l’une des seules marques horlogères au monde à continuer d’effectuer, de façon entièrement artisanale, la technique de guillochage sur ces machines riches d’un passé exceptionnel.

Au cœur de ce musée, la firme présente aussi ses propres créations, issues de l'imagination de Jérôme de Witt. Technicité, souci extrême du détail, finitions haut de gamme, respect absolu du savoir-faire artisanal helvétique. Ces exigences, doublées d’une remise en question constante, confèrent aux garde-temps DeWitt un caractère d’excellence qui permet à l’entreprise de se placer sur le créneau du très haut de gamme. Pour n'en citer que quelques-uns, prenons la Pressy Grande Complication de 2003, l'Academia Tourbillon Différentiel qui a remporté en 2005 le Prix de l'innovation du Grand Prix d'horlogerie de Genève ou encore le Tourbillon Academia Force Constante de 2006.

Afin d'atteindre un si haut niveau dans la conception de ses montres, DeWitt s'est bien sûr dotée d'un parc de machines ultramodernes sises au premier étage du nouveau bâtiment. Une équipe d'hommes et de femmes particulièrement qualifiés (85 actuellement) s'activent à la fabrication et à la commercialisation des montres.

Toujours poussé par un souffle de changement, rappelons que Jérôme de Witt a décidé de renforcer sa stratégie de croissance en confiant, en avril dernier, les rênes de la direction générale à Nathalie Veysset, experte en gestion d’entreprise. Depuis, il se consacre à la création des nouveaux modèles et assume les fonctions d'ambassadeur de sa marque.

Le parcours de Jérôme de Witt est peu conventionnel. Arrière-petit-fils de Léopold II de Belgique, il est le descendant direct, après cinq générations, du roi Jérôme de Westphalie, frère de l’empereur Napoléon 1er. La famille impériale a nourri depuis toujours un amour de la belle horlogerie. En 1798, avant son départ pour la campagne d’Egypte, Napoléon Bonaparte a acheté trois pièces à un horloger répondant au nom d’Abraham-Louis Breguet. Cette première acquisition a marqué le début d'une longue collaboration. En 1810, Breguet a créé la toute première montre-bracelet de l’histoire pour la reine de Naples, Caroline Murat, sœur de Napoléon 1er. Au fil des ans, la famille impériale a ainsi constitué une extraordinaire collection de garde-temps, enrichie par le roi Jérôme de Westphalie, fin connaisseur horloger, puis par Napoléon III. Ce patrimoine historique est aujourd’hui en partie en mains de Jérôme de Witt. On comprend donc mieux pourquoi, en 2000, ce dernier a décidé de créer sa propre marque horlogère.


Tourbillon Force Constante à chaîne
Lors de son lancement en 2006, le Tourbillon Force Constante a fait date en apportant une nouvelle réponse à une interrogation aussi ancienne que le mouvement mécanique: comment assurer une transmission parfaitement régulière d’énergie au mécanisme?
Aujourd'hui, DeWitt apporte une innovation marquante à cette exceptionnelle pièce en créant un système de relais de l'énergie à l'indicateur de réserve de marche. La rotation de la couronne, lors du réarmage du ressort de barillet, entraîne la chaîne miniature. Celle-ci, dont les 192 pièces sont intégralement façonnées et montées à la main, actionne par un renvoi l’indicateur de réserve de marche glissant sur une vis sans fin. Positionné en zone rouge, le pointeur indique une réserve proche de zéro au contraire de la zone verte, signalant une charge adéquate du ressort de barillet.
Cet ingénieux mécanisme (calibre DW 8050 mécanique à remontage manuel breveté) n'a d'égal que l'esthétique de la pièce: le cadran laisse transparaître au travers de ses ouvertures la complexité du mécanisme et de ses différents dispositifs, la chaîne lui offrant un équilibre époustouflant. L’harmonie visuelle qui se dégage de ce garde-temps dépasse le cadre mécanique pur. Elle lui donne un supplément d’âme.

25 novembre 2008