Recensement du personnel horloger - 4'400 travailleurs de plus en 2007

L'an dernier, l’industrie horlogère suisse a battu tous les records du point de vue du recrutement de nouvelles forces de travail. Elle a également vu le nombre de ses entreprises progresser sensiblement.

Selon le recensement du personnel et des entreprises horlogères et microtechniques réalisé par la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse (CP) au 28 septembre 2007, on comptait à cette date dans la branche 4’391 personnes de plus qu'à fin septembre 2006. De 44’444 en 2006, les effectifs totaux ont donc grimpé à 48'835 travailleurs, ce qui représente une hausse de 9,9%. Conjointement, le nombre d’entreprises est passé de 595 à 627, ce qui représente une hausse de 5,4% ou de 32 unités.

En chiffres absolus, c’est le personnel de production qui a le plus bénéficié de la croissance puisqu’il a vu ses effectifs passer de 33'161 à 36’515 personnes (+ 3’354, +10,1%). Deux autres catégories affichent également un fort accroissement: le personnel administratif est passé de 9'272 à 10'305 unités (+ 11,1%), alors que le personnel à domicile a atteint les 479 travailleurs (+14,9%). Seule exception, la catégorie du personnel de direction qui a légèrement diminué (-3,6% à 1'536 personnes).

Depuis 1987, année où le seuil le plus bas avait été atteint avec 29'809 travailleurs, les effectifs horlogers ont régulièrement repris du poil de la bête pour atteindre près de 40'000 personnes en 2004. Cette reprise s’est fortement accélérée depuis lors: en trois ans, près de 9'000 travailleurs ont rejoint les rangs de la branche (+22%). L'industrie horlogère affiche désormais le même nombre de travailleurs qu’en 1980. Une situation qui reflète surtout la bonne marche des affaires.

Les chiffres du recensement démontrent encore une fois que l'horlogerie reste l'apanage des cantons de l'Arc jurassien: Neuchâtel demeure le canton horloger par excellence avec 13'181 travailleurs et 199 entreprises, suivi de Berne (10'206, 155), Genève (8'343, 72), Jura (4'829, 95), Vaud (4'505, 33), Soleure (3'921, 31) et Bâle-Campagne (887, 6). Ces sept cantons réunissent ainsi 45’872 travailleurs et 591 entreprises, ce qui représente 94% des effectifs et des maisons horlogères. En dehors de cette zone, les autres cantons connaissant une activité horlogère significative sont le Tessin (1'403 employés), le Valais (584), Schaffhouse (481) et Fribourg (302).

En 2007, la progression des effectifs s’est concentrée sur les cantons de Neuchâtel (+1'255), Berne (+759), Genève (+737) et Vaud (+701). A eux quatre, ils englobent presque le 80% de l’augmentation du personnel.

Du point de vue de la fonction du personnel, les chiffres montrent que le 75% des effectifs horlogers travaille à la production. Les tâches administratives et organisationnelles n’occupent donc plus qu’un quart du personnel, avec 21,1% d’employés en charge de l'administration et 3,1% de personnes faisant partie de la direction.

Le niveau de formation du personnel de production ne cesse de s’élever: 10,8% des collaborateurs en production bénéficient d’une formation supérieure et 39,0% possèdent un diplôme de métier, auxquels viennent s’ajouter les 1,9% d’apprentis (dont il faut souligner la bonne progression, +22%). Les personnes semi ou non qualifiées ne représentent plus que le 48,3% du personnel de production et le 40,0% de l’ensemble des effectifs. Phénomène déjà constaté les années précédentes, l’engagement de personnel hautement qualifié est capital pour l’horlogerie suisse puisqu’elle produit de plus en plus d’objets de très haut de gamme pour le marché du luxe.

Pour terminer, relevons que le régime conventionnel s’est étendu en 2007 à davantage d’entreprises horlogères: il concerne désormais 446 maisons affiliées (+28, + 5,8%) qui occupent 40'958 personnes (+3'749, +10,1%). Ceci signifie que 83,9% des travailleurs de l’horlogerie suisse exercent leur activité dans des maisons soumises à la Convention collective de travail signée avec les syndicats de la branche.

5 septembre 2008