Richemont en 2007-2008 - Des progressions à deux chiffres

Le groupe de luxe genevois Richemont a vu ses bénéfices opérationnel et net progresser respectivement de 21% et 18% en 2007-2008. Il envisage par ailleurs de se scinder en deux et lance un programme de rachat d'actions.

Clos le 31 mars dernier, l'exercice 2007-2008 de la Compagnie financière Richemont est tout à fait en ligne avec les excellents résultats de la branche pour cette période. Les bénéfices opérationnel et net du groupe de luxe genevois ont en effet progressé respectivement de 21% et 18%, à 1'108 et 1'570 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires dévoilé à fin avril de 5,3 milliard d'euros, en hausse de 10% (+16% à taux de change constants). En ce qui concerne le résultat net, la part de la maison mère et de ses filiales est de 960 millions (+22%) alors que la participation à British American Tobacco (BAT) a généré 610 millions (+13%).

Principal moteur de la rentabilité, les sociétés horlogères (Jaeger-LeCoultre, Piaget, IWC, Baume & Mercier, Vacheron Constantin, Officine Panerai et A. Lange & Söhne) ont engrangé un bénéfice opérationnel de 376 millions d'euros (+37% par rapport à l'exercice 2006-2007) pour un chiffre d'affaires en progression de 15% à 1'378 millions. Le secteur de la bijouterie (Cartier et Van Cleef & Arpels) a pour sa part vu son résultat opérationnel atteindre 767 millions (+15%) pour des ventes en hausse de 9% à 2'657 millions, alors que les spécialistes en instruments d'écriture (Montblanc et Montegrappa) ont dégagé un résultat de 120 millions (+9%) pour un chiffre d'affaires de 637 millions (+9%). Enfin, le "bénéfice" d'exploitation de la division à problèmes cuir et accessoires (Dunhill et Lancel) s'est amélioré tout en restant négatif, à -3 millions contre -11millions en 2006-2007, pour des ventes en hausse d'un petit pourcent à 309 millions.

En ce qui concerne l'avenir, Richemont se dit prudemment optimiste. Selon le communiqué diffusé le 22 mai, la crise actuelle est préoccupante mais le groupe s'estime bien placé après avoir examiné attentivement la situation de toutes ses sociétés sur tous les marchés. En avril, premier mois de l'exercice 2008-2009, il a ainsi affiché une solide croissance, avec une hausse des ventes de 16% en euros et de 24% à taux de change constants.



Vers une scission
La Compagnie financière Richemont SA prévoit de se scinder en deux. La première société se concentrera sur les produits de luxe et sera basée en Suisse. La deuxième prendra la forme d'un fond d'investissement, avec siège au Luxembourg, dont l'objet sera notamment la participation au fabricant de tabac British American Tobacco (BAT).
Les actionnaires recevront à la fois des actions de la première société et de la deuxième. Celles de la société présente sur le marché du luxe seront cotées à la Bourse suisse. Les autres le seront à la Bourse luxembourgeoise. Les investisseurs auront par ailleurs la possibilité de recevoir une part importante de leur participation directement en actions BAT.
A ce jour, toutes les conditions nécessaires à cette scission ne sont cependant pas encore remplies, ni toutes les autorisations obtenues. La mise en œuvre de ce plan n'est donc pour l'instant pas garantie.


Programme de rachat d'actions
Richemont va lancer un programme de rachat d'actions qui s'étendra sur deux ans. Durant cette période, le groupe rachètera jusqu'à 10 millions de ses propres actions sur le marché. Cela représente 1,74% des actions en circulation et 0,96% des droits de vote.
Les actions rachetées ne seront pas détruites, mais serviront à des plans d'options pour les dirigeants. Le groupe rachètera ses titres à la Bourse suisse SWX et à la Bourse de Johannesburg, aux prix du marché. Il ne sera pas établi de seconde ligne de négoce.
Richemont détient à l'heure actuelle 13,1 millions de ses propres actions ("A-Units"), ce qui correspond à 2,29% du capital. La société dispose par ailleurs d'options call pour l'acquisition de 8,9 millions d'actions supplémentaires (1,55% du capital).

30 mai 2008