Richemont d'avril à septembre 2005 - Le luxe dans tous ses éclats

Depuis janvier 2004, l'horlogerie helvétique vit sur un petit nuage. Particulièrement les entreprises actives dans le secteur du haut de gamme. La preuve par Richemont.

La délicate période qui avait suivi les attentats du 11 septembre 2001 est bel et bien oubliée: depuis deux ans maintenant, tous les signaux sont au vert pour les horlogers suisses. La cuvée 2005 s'annonce dès lors exceptionnelle, avec une croissance attendue de l'ordre de 10% et, à la clef, des exportations record qui dépasseront les 12 milliards de francs, contre 11,1 milliards en 2004.

Exemple parfait de cette confiance retrouvée, le groupe Richemont, dont les résultats du premier semestre de l'exercice 2005-2006 (avril-septembre) flirtent avec l'excellence: en ne tenant pas compte d'un gain exceptionnel réalisé l'an dernier grâce à la participation du groupe dans British American Tobacco (BAT), gain qui entraîne un recul du bénéfice net consolidé de 27% à 529 millions d'euros, les progressions à deux chiffres sont la règle. Les ventes ont ainsi augmenté de 16% à 1'990 millions d'euros, alors que bénéfices opérationnel et net ont littéralement explosé, à 334 millions pour le premier (+68%) et à 270 millions pour le second (+133%).

Et si l'on décortique ces chiffres généraux, le topo est le même: au niveau des secteurs d'activité comme à celui des marchés, les progressions à deux chiffres restent la règle, à la seule exception des maisons spécialisées dans les articles en cuir et les accessoires (Alfred Dunhill et Lancel) dont le chiffre d'affaires n'a cru que de 7% à 124 millions d'euros pour une perte opérationnelle en progression de 4% à 26 millions.

A tout seigneur tout honneur: les entreprises horlogères du groupe (Baume & Mercier, IWC, Jaeger-LeCoultre, A. Lange & Söhne, Panerai, Piaget et Vacheron Constantin) ont enregistré la plus belle avancée, avec des ventes en hausse de 23% à 522 millions et un bénéfice opérationnel de 118 millions (+64%). Suivent les "bijoutiers" du groupe (Cartier et Van Cleef & Arpels), avec un chiffre d'affaires de 1'038 millions (+16%) et un résultat opérationnel de 283 millions (+33%), et les firmes actives dans les instruments d'écriture (Montblanc et Montegrappa), avec des ventes de 208 millions (+13%) et un bénéfice opérationnel de 28 millions (+65%).

Au niveau des marchés, Richemont réalise un tir groupé plutôt impressionnant qui va de +11% à 331 millions d'euros au Japon à +21% à 410 millions aux Amériques en passant par +14% à 827 millions en Europe et +18% à 422 millions dans la région Asie-Pacifique. A taux de change courants.

Seul petit bémol à cette partition sans fausse note: un léger ralentissement de la progression des ventes a été noté durant le mois d'octobre, notamment en Europe. Mais la barre avait été placée très haut l'automne passé. Raison pour laquelle Johann Rupert peut se dire totalement confiant dans les résultats que son groupe devrait enregistrer pour l'ensemble de l'exercice 2005-2006, aussi bien en ce qui concerne les vente que les bénéfices opérationnel et net.

6 décembre 2005