Grand Prix d'horlogerie de Genève - Vacheron Constantin Tour de l'Ile

Vacheron Constantin vient de se voir décerner pour la seconde fois la récompense suprême du Grand Prix d'horlogerie de Genève. Un triomphe qui couronne un quart de millénaire d'existence.

Souvenez-vous, c'était le 29 novembre 2001. Ce jour-là, à l'occasion de sa première édition, le Grand Prix d'horlogerie de Genève couronnait Lady Kalla, une montre Vacheron Constantin sculptée dans un bloc d'or gris 18 carats et sertie de plus de 120 diamants blancs de taille émeraude.

Rebelote cette année pour la plus ancienne manufacture horlogère en activité depuis sa fondation en 1755, qui s'est vu remettre la récompense suprême du Grand Prix d'horlogerie de Genève 2005, l'Aiguille d'or, le 10 novembre dernier au Grand Théâtre de la cité de Calvin pour son modèle Tour de l'Ile, créé à l'occasion de son 250ème anniversaire. Vacheron Constantin rejoint ainsi Patek Philippe qui a aussi triomphé deux fois, en 2002 et 2003, alors que l'édition 2004 a souri à François-Paul Journe.

Dire du modèle Tour de l'Ile que c'est une grande complication tient de l'euphémisme pur et simple: avec ses 834 composants logés dans un boîtier de 47 mm de diamètre et 17,8 mm d'épaisseur, il s'agit de la montre-bracelet de série la plus compliquée jamais réalisée avec sa combinaison inédite sur deux faces de 16 complications horlogères et indications astronomiques allant de la répétition minutes à l'heure du coucher du soleil en passant par le calendrier perpétuel, un second fuseau horaire, un dispositif tourbillon, l'équation du temps et la représentation du ciel. Ayant nécessité plus de 10'000 heures de recherche et développement, cette merveille ne sera produite qu'à sept exemplaires qui, tous, seront personnalisés par un guillochage exclusif du cadran au verso. Le 3 avril dernier, l'un d'eux a été vendu aux enchères par Antiquorum pour la bagatelle de 1'876'250 francs.

Si ce prix tombe à point nommé pour le 250ème anniversaire de la manufacture, il parachève également la carrière exemplaire de Claude-Daniel Proellochs, qui a repris les rênes de la firme genevoise à la fin des années 80. En 17 ans, sous l'ère du Cheikh Yamani puis dans le giron du groupe Richemont, celui-ci a redoré le blason d'une marque alors au creux de la vague, avec humilité et détermination, réussissant le mariage parfait des savoir-faire ancestraux de l'horlogerie, de la joaillerie et de l'émaillerie avec les technologies de pointe. A tel point qu'il laisse aujourd'hui à son successeur Juan-Carlo Torres l'un des plus beaux fleurons d'une industrie qui n'en manque pourtant pas!

22 novembre 2005