La légère baisse des emplois enregistrée l'an dernier dans l'horlogerie et la microtechnique helvétiques s'inscrit dans un phénomène de stabilisation à long terme. Des employés de plus en plus qualifiés.
La tendance à la baisse des effectifs de l'industrie horlogère et microtechnique, déjà remarquée en 2003, se confirme: la branche employait 39'998 travailleurs en 2004 contre 40'538 l’année précédente. En revanche, le nombre d'entreprises a augmenté de deux unités et la qualification du personnel prend davantage d’importance, en corrélation directe avec une industrie horlogère suisse de plus en plus active dans le très haut de gamme. Tels sont les principaux enseignements du recensement réalisé à fin septembre 2004 par la Convention patronale de l’industrie horlogère (CP).
Alors que le nombre d’entreprises recensées révèle une augmentation de deux unités (589 maisons au lieu de 587), l'industrie horlogère et microtechnique employait 540 personnes de moins en 2004 qu'en 2003. En effet, les effectifs totaux ont diminué de 40'538 à 39'998 travailleurs, soit une baisse de 1,3%. En chiffres absolus, la principale diminution est encore une fois à attribuer au personnel de production, qui a vu ses effectifs passer de 29'932 à 29'304 personnes (-628, -2,1%), alors que le personnel administratif a légèrement augmenté (+ 140, +1,6%). La baisse proportionnelle la plus importante a par contre été enregistrée dans le personnel à domicile: les effectifs de cette catégorie, déjà très marginale depuis plusieurs années, ont diminué de 570 à 498 personnes (-72, -12,6%).
Il faut cependant relativiser ces variations: depuis le milieu des années 80 et jusqu’en 1998, les effectifs horlogers ont en effet fluctué autour de la barre des 33'000 personnes avec une moyenne de 580 entreprises. Les années 2000 ont ensuite enregistré une nette augmentation et, en 2001, le cap des 40'000 a été franchi pour atteindre un maximum de 40'815 en 2002. Les baisses enregistrées durant ces deux dernières années s’inscrivent donc dans un phénomène de stabilisation à long terme.
La répartition du personnel permet de faire ressortir le caractère industriel de la branche: 73,3% des employés, auxquels il faut ajouter 1,2% de personnel à domicile, travaillent à la production, 22,0% sont en charge de l'administration et 3,5% font partie de la direction. La proportion entre hommes et femmes est quant à elle très homogène: 21'759 collaborateurs (54,4%) et 18'239 collaboratrices (45,6%).
Le niveau de formation est un autre critère intéressant que le recensement permet de relever: 11,0 % des collaborateurs bénéficient d’une formation supérieure et 46,8% possèdent un diplôme de métier (CFC suisse ou titre étranger équivalent), auxquels viennent s’ajouter les 1,9% de personnes en apprentissage. Les personnes semi ou non qualifiées ne représentent plus que le 40,2% du personnel de production. Ces chiffres permettent de souligner l’importance du niveau de qualification du personnel dans l’industrie horlogère suisse actuelle (autrefois les deux tiers des employés étaient non qualifiés). La branche se profile en effet de plus en plus vers le haut de gamme où la formation est primordiale.
82% des travailleurs sont occupé dans des entreprises affiliées à la CP. Ils sont donc soumis à la Convention collective de travail signée avec les syndicats. Le régime conventionnel concerne en effet 403 entreprises (68,4%) occupant 32'804 personnes.
Du point de vue géographique, l'horlogerie concentre la plus grande partie de ses effectifs dans l'Arc jurassien, comme en témoignent les chiffres suivants (en nombre de personnes et en %):
Neuchâtel | 10'810 | 27,0% |
Berne | 8'175 | 20,4% |
Genève | 6'715 | 16,8% |
Soleure | 3'809 | 9,5% |
Jura | 3'756 | 9,4% |
Vaud | 3'168 | 7,9% |
Bâle-Campagne | 935 | 2,3% |
autres | 2'630 | 6,7% |
Total | 39'998 | 100,0% |
Les sept cantons de l'Arc horloger réunissent ainsi 37’368 employé(e)s, soit le 93,3% des travailleurs de la branche, le canton de Neuchâtel demeurant le canton horloger par excellence. Les autres cantons connaissant une activité horlogère significative sont le Tessin (1'240 employés), le Valais (569), Schaffhouse (412) et Fribourg (238). Seul le canton de Genève a affiché une légère progression des effectifs en 2004 (+72, +1,1%). Toutes les autres régions ont en effet subi des diminutions: Neuchâtel est en tête (-184, -1,7%), suivi de Soleure (-142, -3,7%) et de Bâle (-65, -6,9%).
L'industrie horlogère regroupe des entreprises exerçant des activités très variées: la fabrication de composants horlogers est la plus répandue (elle est exercée dans 194 établissements), suivie de l'assemblage et de la terminaison de produits horlogers (154 établissements). Plus de 96 entreprises pratiquent une activité purement tertiaire (vente, représentation). Par ailleurs, 237 établissements exercent, parmi d'autres activités, une activité qui n'est pas directement liée à l'horlogerie (microtechnique non horlogère, fabrication de machines, technico-médical, fourniture automobile, etc).
Notons pour terminer que le tissu industriel horloger est principalement composé de petites structures: 72,5% des établissements emploient en effet moins de 50 personnes, alors que seuls neuf établissements (1,4%) ont plus de 500 collaborateurs. En moyenne, une entreprise horlogère emploie une soixantaine de personnes.
1 juillet 2005