A l'occasion de son édition 2004, l'assemblée générale de la FH s'est tenue pour la première fois dans le canton du Jura, plus précisément à Delémont.
Après Bienne, La Chaux-de-Fonds, Granges, Neuchâtel, Colombier, Genève, Berne et Fribourg, c'est Delémont qui a accueilli, le 2 juillet dernier à la Halle des expositions, l'assemblée générale 2004 de la FH. Une réunion qui s'est déroulée dans un environnement économique et politique beaucoup plus serein que l'édition 2003. Ce que n'a pas manqué de relever le président de l'association, Jean-Daniel Pasche, en ouverture de son exposé: " Le recul de 2003 est en passe d'être oublié. Une page se tourne en ce premier semestre 2004: les exportations horlogères suisses réalisent de belles progressions après les cinq premiers mois de l'année et les conditions économiques se révèlent de plus en plus favorables à une reprise générale. Les Etats-Unis et l'Asie confirment les espoirs de la fin de l'année 2003. La Chine risque même la surchauffe. En Europe, le redémarrage est plus modéré et il prendra vraisemblablement un peu plus de temps. Les entreprises semblent plus confiantes, particulièrement après les échos positifs des salons horlogers d'avril dernier."
Jean-Daniel Pasche reste toutefois prudent dans ses prévisions. Il sait à quel point les produits horlogers sont sensibles à la conjoncture, tout comme aux événements géopolitiques susceptibles de se produire. Ses pronostics pour 2004 "se maintiennent dès lors à une croissance de quelques pour-cent, ce qui ramènerait la branche dans les chiffres records de 2001-2002."
Dans ce contexte, le président de la FH a insisté une fois encore sur l'importance des bonnes conditions-cadre en Suisse et dans le monde, qui restent un des objectifs prioritaires de l'association: "A cet égard, nous avons assisté avec regret à l'échec de la conférence ministérielle de l'OMC à Cancun en septembre dernier. Un petit pays comme la Suisse a besoin du multilatéralisme pour obtenir des améliorations dans le libre-échange. Dans le cadre de l'OMC, deux sujets nous concernent plus particulièrement. Premièrement, il s'agit de l'accès aux marchés pour les produits industriels. Nous en attendons une diminution voire une suppression des droits de douane et une simplification des formalités dans les échanges. Deuxièmement, nous espérons un renforcement de la protection des indications géographiques dans le domaine industriel, ce qui serait bénéfique pour le Swiss made. Cet objet se heurte malheureusement à l'hostitilité des pays anglo-saxons qui ne voient pas d'un bon œil un tel renforcement… Sur le plan bilatéral, nous profitons des rencontres officielles agendées par les autorités suisses pour délivrer des messages quant aux préoccupations de notre branche. Il s'agit de préparer des dossiers horlogers destinés aux délégués du Conseil fédéral appelés à accomplir des missions à l'étranger ou à recevoir des délégations officielles étrangères en Suisse. L'an dernier, quinze dossiers ont ainsi été préparés et remis aux autorités des pays suivants: Bolivie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Hong Kong, Inde, Japon, Kazakhstan, Liban, Maroc, Pérou, Philippines, Russie, Turquie et Ukraine."
Mais la bonne santé de l'horlogerie suisse sur les marchés étrangers dépend aussi largement des actions promotionnelles qu'elle orchestre. En la matière, Jean-Daniel Pasche s'est félicité de l'envol particulièrement réussi de l'exposition thématique itinérante FH Think Time - Think Swiss Excellence. Inaugurée en février 2003 à Bienne, celle-ci a été présentée en avril dans le cadre de Baselworld, puis à l'occasion des festivités du 300ème anniversaire de Saint-Pétersbourg en juillet, où elle a été officiellement ouverte par le président de la Confédération Pascal Couchepin, et à Bruxelles en octobre lors de Time - The European Luxury Watch Exhibition, où elle a eu l'honneur d'une visite du prince Laurent de Belgique.
Après avoir une fois encore insisté sur le rôle de l'association dans la défense des intérêts de la branche auprès des autorités suisses et étrangères, en particulier dans le difficile dossier de la lutte anticontrefaçon, mais aussi lors de l'adoption ou de la révision de lois touchant l'horlogerie de près ou de loin, le président Pasche a terminé son exposé en présentant le nouveau "visage" de la FH.
En ce qui concerne la partie purement statutaire de la réunion, les délégués ont accepté le rapport d'activité et les comptes 2003, ainsi que le système des cotisations pour 2005, qui reste le même. L'assemblée a par ailleurs renouvelé sa confiance pour une année à l'organe de révision (Fiduco SA) et nommé au conseil FH Jean-Pierre Aebischer (Manufacture des montres Rolex SA) comme titulaire, en remplacement de Friedrich Sauerländer (Manufacture des montres Rolex SA), et Ulrich von Barnekow (Rolex SA) comme suppléant, en remplacement d'Alain Cerutti (Rolex SA). Enfin, le nouveau brevet fédéral de conseiller de vente en horlogerie mis sur pied par l'Association des fabricants d'horlogerie du marché suisse avec la collaboration de l'Association suisse des magasins spécialisés en horlogerie et bijouterie (ASHB) a été présenté par ses initiants.
La partie statutaire de la manifestation a été suivie d'une conférence de Patrick Aebischer, président de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), sur le thème "La Formation polytechnique comme contribution à la croissance". Ensuite de quoi Jean-Daniel Pasche a donné rendez-vous aux délégués le 30 juin prochain à Soleure - ce qui sera également une première - pour l'assemblée générale FH 2005. Comme le veut une tradition maintenant bien établie, la réunion s'est poursuivie par un apéritif suivi d'un repas.
2 juillet 2004