La morosité économique a interrompu la croissance continue des effectifs qui prévalait ces dernières années dans l'horlogerie et la microtechnique helvétique. Mais le personnel qualifié a augmenté de plus de 4%.
Selon le recensement du personnel et des entreprises auquel se livre chaque année la Convention patronale (CP), l'industrie horlogère et microtechnique employait le 30 septembre dernier 40'538 travailleurs, soit 277 de moins qu'une année auparavant (-0,7%). Simultanément, le nombre des entreprises de la branche a augmenté de 23 unités, à 587. Cette hausse s'explique par le fait que de nouvelles PME ont été intégrées au recensement.
En chiffres absolus, la principale diminution est à attribuer au personnel de production, qui a vu ses effectifs passer de 30'330 à 29'932 personnes (-398, -1,3%). La baisse proportionnelle la plus importante a quant à elle été enregistrée dans le personnel à domicile, dont les effectifs déjà modestes ont diminué de 666 à 570 personnes (-96, -14,4%). Le personnel de direction, quant à lui, est resté stable et le personnel administratif a légèrement augmenté (+2,5%).
Si elles ont été moins nombreuses que l'année précédente, les personnes engagées sont par contre de plus en plus qualifiées! Une augmentation considérable des travailleurs au bénéfice d'une formation supérieure (+350, +9,3%), ainsi que des titulaires d'un diplôme de métier (+759, +4,5%), a en effet été enregistrée, car les machines et la technologie, de plus en plus perfectionnées, demandent du personnel formé.
L'horlogerie reste l'apanage des cantons de l'Arc jurassien, comme en témoignent les chiffres suivants (en nombre de personnes et en %):
Neuchâtel | 10'994 | 27,1% |
Berne | 8'222 | 20,3% |
Genève | 6'643 | 16,4% |
Soleure | 3'951 | 9,7% |
Jura | 3'798 | 9,4% |
Vaud | 3'221 | 7,9% |
Bâle-Campagne | 1'000 | 2,5% |
Divers | 2'709 | 6,7% |
Total | 40'538 | 100,0% |
Les sept cantons de l'Arc horloger réunissent ainsi 37’829 employé(e)s, soit le 93,3% des travailleurs de la branche. Les autres cantons connaissant une activité horlogère significative sont le Tessin (1'251 employés), le Valais (608), Fribourg (273) et Schaffhouse (419).
C'est dans le canton de Soleure (+186, +4,9%) que la progression la plus importante des effectifs en chiffres absolus et proportionnels a été observée, suivi de Berne (+145, +1,8%). Par contre, les cantons de Neuchâtel (-305, -2,7%), du Jura (-310, -7,5%) et de Fribourg (-77, -22,0%) ont subi des diminutions d'effectifs.
Plus de huit travailleurs sur dix sont occupés dans des entreprises affiliées à la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse, entreprises qui sont soumises à la Convention collective de travail signée avec les syndicats. Le régime conventionnel concerne en effet 401 entreprises (68,3%) occupant 33'474 personnes (82,6%).
L'industrie horlogère regroupe des entreprises exerçant des activités très variées (assemblage de mouvements, fabrication de pièces détachées, polissage, etc). Les activités les plus fréquentes sont la fabrication de composants horlogers, exercée dans 181 établissements (171 en 2002), suivie de l'assemblage et de la terminaison de produits horlogers (139 établissements, contre 153 en 2002). Plus de 14% (13% en 2002) des entreprises pratiquent une activité purement tertiaire (vente, représentation), à l'exclusion de tout autre. Par ailleurs, 224 établissements (208 en 2002) exercent, parmi d'autres activités, une activité qui n'est pas directement liée à l'horlogerie (microtechnique non horlogère, fabrication de machines, technicomédical, fourniture automobile, etc).
Relevons enfin que le profil des collaborateurs est le suivant:
- 75% du personnel travaille à la production et 20% à l'administration. Ces proportions traduisent le caractère industriel de la branche;
- avec 21'844 collaborateurs (53,9%) et 18'694 collaboratrices (46,1%), l'équilibre entre homme et femme est presque réalisé;
- plus de la moitié des collaborateurs possèdent une formation supérieure ou un diplôme de métier. L'autre partie est constituée de personnes semi ou non qualifiées qui travaillent essentiellement à la production. Celles-ci ont diminué de 7,5% en 2003 pour atteindre 41,9% des effectifs.
1 juillet 2004