Le Swatch Group à mi-2003 - Après la pluie, le beau temps

Un début d'année en demi-teinte n'a pas entamé la confiance du Swatch Group qui, sur la base des affaires réalisées cet été, s'attend à des jours meilleurs.

Cet été, durant des mois, paysans et pompiers ont scruté le ciel avec l'espoir ténu qu'une ondée bienvenue mette un terme à une période de sécheresse et de canicule comme l'Europe n'en avait certainement jamais connue.

Les industriels du Vieux Continent et d'ailleurs se trouvent aujourd'hui dans une situation diamétralement opposée: ils attendent avec une impatience grandissante l'éclaircie annonciatrice de jours moins sombres.

Ce petit rayon de soleil dans la grisaille, le Swatch Group semble l'avoir aperçu en juillet et août avec des ventes à nouveau dans les chiffres noirs après un premier semestre marqué par un tassement aussi bien du chiffre d'affaires que des résultats opérationnel et net, tassement malheureusement très largement amplifié par un dollar à la dérive.

En monnaies locales, le chiffre d'affaire consolidé du groupe biennois a en effet reculé de 1,3% durant le premier semestre 2003 alors qu'en francs suisses, il s'est contracté de 6,6%, à 1'816 millions de francs, l'impact négatif des taux de change ayant atteint 102 millions durant cette période. Au niveau des bénéfices opérationnel et net, des reculs respectifs de 17,3% à 224 millions de francs et de 9,7% à 186 millions ont pour leur part été enregistrés.

Par types de produits, les mois de janvier à juin ont été particulièrement préjudiciables au segment des montres (-8,2% à 1'267 millions de francs), ce qui est on ne peut plus normal puisqu'il est le plus exposé aux effets de change (influence monétaire négative de 90 millions). Toutes les marques n'ont cependant pas été à la même enseigne: si Rado et Swatch ont accusé le coup, les marques de prestige comme Breguet, Blanc-pain ou encore Omega et le milieu de gamme, en particulier Tissot et Calvin Klein, ont bien tiré leur épingle du jeu.

Dans le segment de la production de montres, mouvements et composants, le chiffre d'affaires a par contre évolué positivement au cours du premier semestre 2003 (+1,1% à 650 millions de francs), tandis que les systèmes électroniques ont limité les dégâts: -3,9% à 248 millions. A noter que dans la première de ces deux catégories de produits, les ventes à des tiers ont diminué de 3,0%, à 306 millions, mais que les livraisons aux marques du groupe ont plus que compensé ce recul.

En ce qui concerne le second semestre 2003, plusieurs facteurs parlent en faveur d’un redressement des affaires du groupe biennois. Tout d’abord bien évidemment le frémissement que ce dernier a observé en juillet et en août dans ses magasins à travers le monde et auprès de ses distributeurs. Mais aussi l’évolution récente de la monnaie américaine, qui reprend du poil de la bête. Sans oublier le fait que le groupe a poursuivi ses efforts en matière de réduction des coûts, sans toucher toutefois aux dépenses éminemment importantes de marketing et de R&D.

Le Swatch Group sera-t-il dès lors dans une position plus confortable en fin d’année? On en prend le pari.

11 septembre 2003