Au sortir d'un exercice 2002-2003 satisfaisant, le groupe horloger américain Movado s'est fixé des buts à moyen terme ambitieux. Il a cependant tous les atouts en main pour les atteindre.
En ces temps d'incertitudes politico-économiques, les entreprises, quel que soit leur domaine d'activité, ne se livrent pas volontiers - et on peut fort bien les comprendre - au petit jeu des prévisions pour l'année à venir. Le Movado Group rompt heureusement avec la retenue qui prédomine aujourd'hui en annonçant des objectifs à moyen terme élevés: d'ici à 2007, soit durant les cinq ans à venir, il table sur une progression annuelle de son bénéfice net de 10 à 15% conjugué à une augmentation du chiffre d'affaires de 8 à 10%!
Si de prime abord programmer des hausses de cette ampleur peut paraître de nos jours quelque peu présomptueux, un examen appronfondi laisse à penser que le but est bien moins irréaliste qu'il n'y paraît.
Tout d'abord, les résultats 2002-2003 (l'exercice se termine à fin janvier chez Movado) ont mis le groupe sur la bonne voie: le chiffre d'affaires est peut-être resté stable à 300 millions de dollars, mais le bénéfice net a augmenté de 17,1% à 20,1 millions de dollars. Des chiffres en ligne avec les prévisions émises en début d'exercice, chiffres qui ont été atteints grâce à une stratégie basée notamment sur le contrôle des coûts et l'amélioration des gains de productivité. A ces deux éléments s'ajoutent la réduction d’un endettement déjà peu élévé (moins de 10% du total du bilan de 345 millions de dollars) et une amélioration du cash-flow.
Le groupe semble donc bien armé pour, comme le dit son président Efraim Grinberg, "profiter de la reprise quand elle se présentera". Un éventail de marques extrêmement bien positionnées les unes par rapport aux autres, aussi bien au niveau des prix que des marchés, n’étant pas le moindre de ses atouts.
En haut de la pyramide, Concord, avec des ventes de l'ordre de 35'000 pièces par an pour des prix allant de 1'000 à 2'000'000 francs, puis Movado (500'000-600'000 pièces de 800 à 3'000 francs); suivent ESQ et Coach, deux marques de gamme moyenne (200-800 francs) plus ou moins cantonnées à certains marchés; enfin, Tommy Hilfiger, une nouvelle venue vendue sous licence sur laquelle le groupe fonde de grands espoirs au vu de sa renommée auprès des jeunes et de sa catégorie de prix (100-150 francs). Relevons au passage que ces cinq marques représentent environ 80% du chiffre d'affaires du groupe basé à Paramus (New Jersey), qui distribue également des bijoux, des accessoires de bureau et de décoration ou encore des lunettes.
Pour atteindre ses objectifs, Movado Group compte aussi sur ses boutiques, au nombre de douze actuellement mais qui devrait croître prochainement, et sur ses corners, ainsi que sur les 11'000 points de vente répartis dans plus de 60 pays qui représentent ses produits.
Enfin, mais faut-il vraiment le préciser, le groupe table également sur le succès des nouveautés qu’il lancera tout au long du lustre à venir. A commencer par les nouvelles déclinaisons de ses gammes Movado Elliptica (voir photo) et Museum et Concord Saratoga et La Scala présentées à Bâle au début du mois.
17 avril 2003