Jean-Daniel Pasche à la présidence

Le 27 juin, la FH s'est donné un nouveau président en la personne de Jean-Daniel Pasche, qui succède ainsi à François Habersaat, démissionnaire.


François Habersaat l'avait laissé entendre le 22 juin 2000 lorsqu'il avait été réélu président de la FH: il entendait passer le témoin à son successeur avant la fin de son nouveau mandat de trois ans. C'est désormais chose faite puisque l'assemblée générale de la Fédération de l'industrie horlogère suisse qui s'est tenue le 27 juin au Schweizerhof à Berne a porté à l'unanimité Jean-Daniel Pasche à la présidence de l'association faîtière de la branche.

Né le 25 février 1956, marié et père de deux enfants, le nouveau président de la FH - il a pris ses fonctions le 1er juillet - est originaire de Servion (VD). Licencié et docteur en droit de l'Université de Neuchâtel, il a gravi dès 1982 différents échelons de l'Office fédéral de la propriété intellectuelle (juriste, chef de la division des marques et vice-directeur) avant d'accepter, à l'été 1993, le poste de directeur de la FH. Il dirige donc l'association depuis neuf ans maintenant, avec l'appui éclairé de François Habersaat. C'est dire s'il a été à bonne école et si sa connaissance des dossiers horlogers est à la fois vaste, ponctuelle et rigoureuse!

De nouveaux membres pour le Conseil
Avant d'élire le nouveau président, les délégués avaient accepté le procès-verbal de l'assemblée générale du 28 juin 2001, le rapport d'activité et les comptes de la même année, ainsi que le barème des cotisations 2003, qui reste inchangé. Au chapitre des nominations, ils avaient reconduit pour un an le mandat de Fiduco en tant qu'organe de révision et nommé membres du Conseil de la FH les personnes suivantes:
- Friedrich Sauerländer (Manufacture des Montres Rolex SA, Bienne) en remplacement de Franziska Borer-Winzenried;
- Hannes Pantli (IWC) en remplacement de Michael P. Sarp;
- Pierre-André Bühler (Nivarox-Far SA) en remplacement de Roland Dubois;
- Claude Calderari (Hans Stettler AG) en remplacement de Claude Wampfler (Doniar SA).

Marc Bernhardt (IWC) et Christian Feuvrier (Nivarox-Far SA) ont pour leurs parts été nommés membres suppléants.

Suite à l'élection de Jean-Daniel Pasche, l'assemblée générale a par ailleurs accepté une modification des statuts de l'association, modification rendue nécessaire par le fait que le nouveau président - qui occupe son poste à plein temps et non plus à mi-temps comme cela était le cas pour son prédécesseur - n'est plus épaulé par un directeur et une dizaine de chefs de service, mais par trois chefs de division, chacune de ces divisions (économique, juridique et administrative) regroupant plusieurs services.

Adieux de François Habersaat
A l'occasion de son dernier rapport en tant que président de la FH, François Habersaat a notamment insisté une fois encore sur un sujet qui lui tient à cœur: la présence de l'horlogerie suisse dans les gammes économique et moyenne.

"Depuis plusieurs années et sur la base de la diminution régulière de la quantité de montres exportées, je plaide en faveur d'une solution nouvelle dans la gamme économique, qui génère un grand volume en pièces, a-t-il répété. Heureusement, nous sommes présents dans la gamme de prix entre 50 et 150 francs, grâce à une marque célèbre qui occupe une partie du marché. Ce marché se développe rapidement, en particulier en fonction de l'augmentation du pouvoir d'achat des pays émergents, qui représentent la moitié de la population mondiale, soit plus de 3,5 milliards d'habitants. Il s'agit, entre autres, de la Chine et de l'Inde.

Des solutions techniques ont été trouvées. C'est sur le plan du marketing que se situe le problème. A l'heure actuelle, il n'y a pas d'autre entreprise intéressée à une production de masse qui nécessiterait bien évidemment de très gros investissements, tant dans les appareils de production que dans la distribution, pris dans le sens large du terme.

Après de très nombreux contacts, je suis quelque peu troublé par certaines affirmations qui prouveraient que la montre suisse doit occuper la moitié supérieure de la pyramide de segmentation du marché et qu'il faut laisser aux fabricants d'horlogerie étrangers le soin de vendre des montres bon marché, en particulier à moins de 50 francs.

C'est effectivement une vision réaliste du problème, qui nécessite un examen très sérieux, en se posant la question de savoir si cette conception permettrait d'occuper les 40'000 collaboratrices et collaborateurs engagés actuellement dans notre belle industrie.

Dans une vue prospective à long terme, y a-t-il possibilité de concilier ces deux approches différentes? Pour l'instant, le suspense demeure!"

En ce qui concerne le regroupement des organisations de la branche, le président sortant a relevé avec satisfaction que les opérations se poursuivent. "Je reste convaincu que la réunion sous un même toit des différentes organisations ne pourra avoir qu'une heureuse influence sur notre crédibilité extérieure. Ensemble, nous deviendrons encore plus forts et performants, et notre pouvoir d'intervention, sur le plan général, sera grandement augmenté", a-t-il conclu.

La partie statutaire de l'assemblée a été suivie d'un passionnant exposé d'Aloïs Ochsner, du Bureau de l'intégration (Secrétariat d'Etat à l'économie, seco), sur les bilatérales II et la mise en vigueur des bilatérales I.

27 juin 2002