Le Swatch Group tient la grande forme

Tout comme l'industrie horlogère suisse dans son ensemble, son principal groupe a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires record qui, pour la première fois de son histoire, a dépassé la barre des quatre milliards de francs. Quant au résultat d'exploitation et au bénéfice net, ils ne seront pas à la traîne. Et les projections pour 2001 sont optimistes!

Avec 4'263 millions de francs l'an dernier, le chiffre d'affaires du Swatch Group a effectué un véritable bond en avant (+ 17,6 % par rapport à 1999), avec une production de 112,3 millions de montres, mouvements et moteurs pas à pas (+ 8,5 %). Plusieurs facteurs sont à l'origine de ce nouveau record: l'amélioration du climat de consommation en Europe, le retour en force des marchés d'Extrême-Orient, la croissance de l'économie américaine et, last but not least, le renforcement du groupe horloger biennois dans tous les secteurs du marché.

Du côté des montres terminées, le chiffre d'affaires a atteint 3'120 millions, ce qui représente une hausse de 14,3 %. Et même de plus de 30 % si l'on s'en tient au segment supérieur du luxe! Un créneau où toutes les marques – Breguet et Blancpain notamment – se sont "merveilleusement bien développées", avec une mention particulière toutefois pour Omega dont le succès ne se dément pas.

Pour leur part, Rado et Longines ont confirmé leur croissance alors que le segment du milieu de la gamme a connu un taux de progression à deux chiffres, grâce entre autres à la forte avancée de Tissot.

Dans la gamme de base, les ventes effectuées par les Swatch Stores ont augmenté de façon substantielle. Les autres canaux de distribution ont également vu leurs affaires prospérer, sauf ceux d'Europe de l'Ouest. La production des montres à bas prix Lanco et celle du secteur private label ont quant à elles été revues à la baisse afin de libérer des capacités en faveur de Swatch et des produits destinés au secteur du haut de gamme.

La fabrication de mouvements et composants horlogers a vu son chiffre d'affaires atteindre 1'412 millions de francs (+ 18,7 %), grâce surtout aux articles mécaniques et quartz de prix élevés. Le segment inférieur a en effet vécu une année 2000 placée sous le signe de la stabilité. Actuellement, les carnets de commandes des sociétés ETA, Nouvelle Lémania et Frédéric Piguet sont plus que bien remplis. Pour certains produits, les commandes dépassent même largement les capacités de production pour l'année!

Avec EM Microelectronic-Marin, Lasag, Oscilloquartz, Micro Crystal et Renata, le secteur dit des systèmes électroniques est celui qui a enregistré la plus forte croissance en 2000 (+ 24,1 % à 468 millions), même si le fabricant de piles d'Itingen a vu ses ventes stagner suite aux changements intervenus dans la téléphonie mobile. Changements qui ont entraîné le report d'un projet de nouvelle batterie.

La progression des ventes aura des effets bénéfiques sur les résultats. En effet, si le résultat d'exploitation et le bénéfice net consolidé de l'exercice 2000 ne seront dévoilés que le 16 mars prochain, le Swatch Group annonce d'ores et déjà que l'un et l'autre seront nettement supérieurs à ceux de 1999 et que leurs taux de croissance seront substantiellement plus élevés que celui du chiffre d'affaires.

Le groupe se montre par ailleurs aussi optimiste en ce qui concerne l'année en cours. Malgré la forte augmentation enregistrée en 2000, il table sur une croissance de l'ordre de 10 à 15 % en 2001. Les raisons de cette projection pour le moins favorable sont multiples: la demande de montres et de mouvements est toujours très forte, notamment dans les catégories de prix supérieurs; les capacités de production, pour les systèmes électroniques en particulier, vont être augmentées; une nouvelle structure de distribution, aussi bien en gros qu'au détail, est actuellement mise en place; le secteur des bijoux (Breguet, Swatch, Léon Hatot et Omega) va se développer par étapes; Glashütte Original, marque allemande de prestige rachetée il y a quelques mois, prendra progressivement sa place dans le groupe; etc.

15 février 2001