L'année 2000 doit être marquée d'une pierre blanche pour l'horlogerie suisse. Pour la première fois en effet, les exportations ont dépassé la barre "magique" des 10 milliards de francs suisses, pour s'établir à 10,297 milliards. Ce résultat fantastique, en hausse de 14,4% par rapport à 1999, traduit une croissance ininterrompue depuis dix-sept mois. La demande toujours soutenue sur les marchés importants, un dollar fort face au franc suisse et la fascination croissante exercée par les produits de luxe auprès des consommateurs ont permis de dépasser les attentes.
Les produits
Ce résultat record en termes de chiffres d'affaires s'est accompagné d'une baisse des volumes exportés dans le secteur de la montre terminée. Les fabricants suisses en ont exporté 29,9 millions d'unités, soit 4,6% de moins qu'en 1999. La valeur de ces produits a, dans le même temps, augmenté de 14,1%, à 9,3 milliards de francs. La baisse des volumes concerne les montres à quartz (-5,1%), la montre mécanique traditionnelle ayant généré un volume identique à celui de 1999. En valeur, les deux types de produits ont progressé d'environ 14%.
L'acier a continué à grignoter des parts de marchés aux autres matières et représente aujourd'hui plus de quatre montres sur dix exportées par la Suisse. En 2000, 12,2 millions de pièces en acier ont trouvé acquéreur, soit 1 million ou 9,2% de plus qu'un an plus tôt. Après une année 1999 en demi-teinte, les exportations de montres en or 18 carats ont retrouvé de leur éclat sur les marchés (+6,9%). Les produits bicolores (or-acier) ont également enregistré des volumes en hausse de 2,2% par rapport à 1999.
Les progressions précitées n'ont pas permis de compenser les reculs observés dans les segments inférieurs du marché. Ainsi, les consommateurs ont-ils réservé un acceuil mitigé aux montres en plastique et en aluminium (-15,3%). Ils ne se sont pas rués non plus sur les montres plaquées or (-2,2%), qui perdent du terrain depuis quelques années.
En valeur, la croissance a été générée par les mêmes matières : acier (+18,9%), or 18 carats (+18,4%) et bicolore (+10,4%). Le prix moyen a franchi un nouveau pallier et s'établit désormais à 312 francs, contre 261 il y a un an.
S'agissant des autres produits, la Suisse a exporté 6,3 millions de mouvements (+15,9%) en l'an 2000, pour une valeur en hausse de 25,9% à 126,0 millions de francs. Dans le secteur de l'habillement, la valeur des pièces exportées a augmenté de 18,7% par rapport à 1999. Quant aux articles dits de "gros volume" (horloges, pendules et leurs composants), ils ont atteint un chiffre d'affaires stable, légèrement supérieur à 90 millions de francs.
Les marchés
Les principaux marchés de l'horlogerie suisse ont fait preuve d'un dynamisme extraordinaire en 2000. Les Etats-Unis ont continué à jouer les locomotives, absorbant pour près de 2 milliards de francs de produits horlogers suisses. En Asie, la plupart des pays ont retrouvé leur niveau d'avant la crise de 1998. En Europe, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie ont entraîné les autres pays dans leur sillage.
Voici la synthèse des exportations horlogères suisses vers les quinze principaux marchés en 2000 (valeur totale en millions de francs et variation en % par rapport à 1999) :
Etats-Unis | 1,847.0 | + 20.7 % |
Hong Kong | 1,423.2 | + 13.8 % |
Japon | 928.4 | + 10.6 % |
Italie | 883.3 | + 10.6 % |
Allemagne | 716.2 | + 1.3 % |
France | 652.9 | + 21.9 % |
Grande-Bretagne | 429.4 | + 15.3 % |
Singapour | 422.5 | + 9.4 % |
Espagne | 329.3 | + 9.8 % |
Thaïland | 192.7 | + 35.1 % |
Taiwan | 185.8 | + 26.7 % |
Emirats Arabes Unis | 180.5 | + 8.1 % |
Arabie saoudite | 142.0 | + 5.5 % |
Pays-Bas | 114.5 | + 0.6 % |
Australie | 109.9 | + 5.5 % |
Les horlogers suisses pouvaient difficilement imaginer meilleure entrée dans le troisième millénaire. Après une année 2000 record, ils s'attendent à ce que 2001 soit celle de la consolidation.
1 février 2001