Nouvelle réunion à Bâle des associations horlogères mondiales

Lors du dernier Salon mondial de l'horlogerie et de la bijouterie de Bâle, des représentants de différentes associations horlogères européennes et asiatiques se sont retrouvés pour une séance de coordination. A cette occasion, ils ont notamment exprimé leur préoccupation face aux développements de la législation européenne.

Comme en 1999, qui avait marqué une première en la matière, des représentants des principales associations horlogères se sont retrouvés le 24 mars dernier à Bâle sous la présidence de M. François Habersaat, président de la FH et du Comité permament de l'horlogerie européenne (CPHE). Ont pris part à cette réunion des délégués des associations suivantes: CPHE (Italie, Grande-Bretagne, France, Allemagne), FH, Hong Kong Watch Manufacturers Association, Federation of Hong Kong Watch Trade Industry, Japan Clock & Watch Association, Horologe Association of PR China et Korea Watch & Clock Industry Cooperative. La délégation des Etats-Unis (American Watch Association) a malheureusement dû se faire excuser à la dernière minute.

Les délégations ont tout d'abord réaffirmé leurs préoccupations à l'égard des droits de douane qui restent encore très élevés dans le domaine horloger. Si, d'une manière générale, les associations souhaitent une réduction de ces derniers (Suisse, Japon, Hong Kong), il convient de relever certaines nuances dans l'approche du problème. Plusieurs délégations estiment par exemple qu'il convient d'exiger une baisse préalable des tarifs élevés avant d'envisager une diminution réciproque de ces derniers (représentants des pays de l'Union européenne). Il a été convenu que les associations interviendront auprès de leur gouvernement respectif pour que les travaux futurs de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) continuent de porter sur cette délicate question.

En ce qui concerne le projet de directive européenne sur les déchets d'appareils électriques et électroniques, les représentants sont inquiets. Ce projet de loi est en effet susceptible de poser des problèmes sérieux. Cela touche notamment la mise sur pied de la collecte séparée des produits usagés et les coûts qu'un tel système pourrait occasionner. Les participants se sont également déclarés préoccupés par les règles de marquage qui sont prévues. Il faut absolument pouvoir éviter que ce marquage soit exigé sur le produit lui-même. Aussi, les associations vont continuer leurs actions auprès de la Commission de l'Union européenne. Le représentant de la France a en outre relevé que le projet suscite des controverses au sein même de l'Union européenne.

Pour les certificats CITES, qui sont exigés dans le commerce des produits en peau d'animaux protégés (bracelets en crocodile par exemple), la procédure, fort complexe, devrait pouvoir être simplifiée, les animaux provenant dorénavant d'élevages. Plusieurs délégations ne se sentent cependant pas vraiment concernées car leurs industries n'utilisent pas de bracelets en peaux d'animaux protégés. Seuls les producteurs européens semblent en effet vraiment touchés par cette question. Il a toutefois été demandé aux délégations présentes de faire connaître les pratiques appliquées dans leur pays.

Par contre, au niveau de la directive européenne sur la garantie, qui introduit un délai minimal de garantie de deux ans, toutes les délégations ont manifesté un intérêt très fort à suivre son implantation dans les droits nationaux.

Enfin, M. François Habersaat a fait un tour d'horizon avec les délégations présentes quant à l'état de la formation horlogère dans les pays représentés. Il en est résulté que la garantie de disposer à l'avenir d'un personnel qualifié est un sujet d'actualité aussi bien en Europe qu'en Asie. La relève est toutefois assurée de manière fort différente d'un pays à l'autre.

Notons pour terminer que tous les participants ont relevé l'importance de pouvoir se rencontrer régulièrement pour des échanges de vues sur des sujets communs. Ils renouvelleront donc vraisemblablement l'expérience d'une telle réunion l'an prochain.

17 avril 2000