Coloral réunit ses activités sur un site

Spécialisée dans la coloration de l’aluminium, Coloral a fêté ses sept décennies d’existence l’automne dernier en posant la première pierre d’un nouveau bâtiment qui réunira, dès 2021, toutes les activités de la maison sous un même toit.

Active dans l’usinage et le traitement de surfaces, tout spécialement de l’aluminium, l’entreprise familiale et indépendante localise à ce jour sa production sur deux sites installés sur la commune de Neuchâtel. Une grande partie des pièces qui y sont minutieusement fabriquées sont presque essentiellement dédiées à l’horlogerie et, en petites quantités, pour les instrumentistes médicaux, les semi-conducteurs, les fabricants de machines-outils et la bijouterie. Créée en novembre 1949, l’entreprise se dédiait pourtant à une tout autre branche de commerce.

Histoire
Chimiste de formation et commerçant, M. Mikailoff vend quotidiennement dans son échoppe de parfumerie des peignes colorés en aluminium. Ces articles rencontrent un vif succès, mais leur coloration, irrégulière et variant d’un lot à l’autre, ne satisfait pas le détaillant. Il décide alors de les colorer lui-même et, pour ce faire, loue un local adapté à cette opération.

A la même époque, les maisons horlogères lancent sur le marché des boîtes de montres en aluminium qui rencontrent un franc succès de par leur légèreté. Très rapidement, Coloral arrête de couper les cheveux en quatre et se spécialise dans la conception de boîtiers en proposant l’anodisation de l’aluminium et sa coloration dorée, une alternative au placage d’or. Cette variante rencontrant un écho favorable, l’entreprise prend un tournant et se spécialise dans cette nouvelle discipline. La légèreté des pièces anodisées couplée à leur grande résistance à la corrosion, le tout additionné à un coût avantageux, séduit de plus en plus d’horlogers. En 1952, Coloral traite quelque 2 millions de pièces dédiées aux boîtiers de montres.

Désireuse d’étoffer sa palette de prestations, Coloral lance, dans les années 60, l’anodisation «GL». Développé en partenariat avec le Laboratoire Straumann, ce nouveau traitement a la particularité de conférer aux pièces usinées un meilleur coefficient de glissement et permet donc aux horlogers qui y font appel de moins recourir à leur meilleure ennemie, l’huile. Le succès de cette nouvelle activité conduit Coloral à s’agrandir. Elle s’installe alors à la rue Beauregard à Neuchâtel, là où elle siège encore aujourd’hui.

A la fin des années 70, la firme connaît quelques difficultés. Fort d’un diplôme de laborantin, Pierre-Alain Storrer, travaillant alors pour un important client de la maison, œuvre à la relance des activités de l’entreprise. En 1981, il rachète la société qu’il dirigera jusqu’en 2007.

En 1985, dans le but d’étoffer la palette de prestations, Pierre-Alain Storrer décide d’apporter une nouvelle corde à l’arc de Coloral, à savoir proposer à ses clients l’usinage des pièces. En 1999, le développement du parc de machines de cet atelier contraint la firme à s’exporter. Installé à quelques encablures de la maison mère, le site de Maillefer voit le jour.

Depuis 2007, Coloral est dirigée par les deux fils de Pierre-Alain Storrer, Cédric et David, ainsi que par Giuseppe Lentini.

Prestations
Aujourd’hui, la palette de prestations offertes par Coloral est très étoffée, allant de l’usinage de différents matériaux - aluminium, acier, titane et laiton - aux traitements de surfaces très variés ou encore à la réalisation complète de boîtes de montres. Les sept décennies d’expérience acquises permettent aux dirigeants de conseiller au mieux les clients dans leurs choix liés aux alliages, aux différents traitements, aux teintes et au graphisme.

Le site de Beauregard, siège de la maison, abrite les ateliers dédiés à l’anodisation de l’aluminium et du titane, le marquage laser, la sérigraphie, la tampographie et le microbillage. De son côté, le site de Maillefer regroupe une douzaine de machines CNC destinées à l’usinage des composants.

Spécialistes de l’aluminium
La spécialisation qui a fait la renommée de la maison, à savoir l’anodisation de l’aluminium, reste aujourd’hui sa force de frappe. Ce procédé complexe - également nommé éloxage - consiste à traiter une surface afin de la protéger ou de la décorer. Une couche d’oxyde est créée à la surface de l’aluminium. Par le biais d’un bain composé d’acide sulfurique et dans lequel circule un courant électrique, une «couche» se construit à la surface de la pièce. Selon la demande, cette dernière peut être colorée sur la base d’une palette de teintes proposées. Cette technique s’opère généralement sur de l’aluminium, mais peut également être réalisée sur du titane ou des alliages liés à ces deux composants. L’anodisation octroie aux pièces une meilleure résistance à l’usure, à la corrosion et à la chaleur. Elle leur confère également de chatoyantes couleurs.

Afin d’améliorer encore la qualité des composants, Coloral a développé, en collaboration avec une fonderie, un alliage d’aluminium sans plomb, facilement usinable, et qui confère aux pièces qui en sont issues une brillance inégalable. La maison détient également l’exclusivité suisse de l’alliage 316AL - nommé ainsi en clin d’œil à l’acier 316L -, particulièrement dur, qui garantit une colorabilité plus résistante, plus profonde, éliminant ainsi le risque de dégradation de la surface. Il est tout spécialement utilisé dans l’aéronautique, la Formule 1 et l’armement.

Le futur en construction
Trop à l’étroit dans ses murs et désirant optimiser ses flux de production, l’entreprise a décidé de déménager et de construire une nouvelle entité dans la région neuchâteloise. C’est à Cressier qu’elle a trouvé l’espace nécessaire et elle a, le 4 novembre dernier, soit exactement 70 ans après son inscription au Registre du commerce, lancé symboliquement le chantier de cette nouvelle entité qui sera terminée au printemps 2021. Ce bâtiment ultramoderne de 4’800 m2 sera équipé de panneaux solaires, de pompes à chaleur, d’un système de récupération de la chaleur et d’une installation de traitement et de recyclage des eaux usées. Il accueillera une toute nouvelle ligne automatique d’anodisation.

Si l’outil de production occupe une part importante aux yeux de la direction, la recherche et le développement ont également leur place de choix. Un docteur en sciences de l’ingénierie a été engagé il y a plus d’un an. Il travaille activement à l’élaboration de nouveaux traitements en partenariat avec le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) dans le cadre d’un projet InnoSuisse.

Si Coloral a obtenu sa première certification ISO 9001 en 1992, la nouvelle direction, consciente de ses impacts environnementaux et ayant la volonté de les minimiser, a obtenu en 2012 la certification environnementale ISO 14001. Afin de développer ses activités dans le domaine médical, Coloral envisage d’obtenir, une fois qu’elle sera installée dans ses nouveaux locaux, la certification ISO 13485, norme internationale qui établit les exigences relatives à un système de management de la qualité propre au secteur des dispositifs médicaux.

Constamment soucieuse de fournir la prestation la plus complète possible à ses clients, la direction se réjouit d’intégrer le nouveau bâtiment de Cressier afin de toujours plus améliorer la qualité des prestations offertes à sa large clientèle.

Capacité de production:

  • 100’000 pièces traitées par jour
  • 5’000 boîtes montées par année
  • 6’000 disques usinés par jour
  • 1’000 pièces en titane usinées par jour

23.1.2020