Hong Kong Watch & Clock Fair 2016

Pour la neuvième année consécutive, les équipes de la FH ont arpenté les couloirs de la foire hongkongaise afin de traquer les contrefacteurs et les usurpateurs de l'indication de provenance «suisse».

Le traditionnel rendez-vous automnal de l'horlogerie, 35ème du nom, s'est tenu à Hong Kong du 6 au 10 septembre dernier. Comme chacun sait, l'horlogerie affronte des vents contraires. L'Asie du Sud-Est, longtemps locomotive du secteur tractant les chiffres d'affaires vers les sommets, avance aujourd'hui en roue libre. Pourtant, dans le guide du salon, les organisateurs se voulaient rassurants en mettant l'accent sur l'extension permanente de la manifestation, saluant la présence de 800 exposants en provenance de 27 pays. En particulier, un effort important a été consenti pour accueillir les marques les plus connues dans un espace réservé appelé curieusement «Salon de TE», qui rassemblait quelque 150 exposants qualifiés «de prestige» dans le guide officiel. Sur le terrain, l'impression d'ensemble diverge quelque peu. De grandes surfaces d'exposition demeurent vides de tout exposant. A l'évidence, les annulations de dernière minute ont été nombreuses. Dans cet espace laissé libre, pour la première fois, l'organisateur a mis sur pied une exposition parallèle axée sur les accessoires de modes et les vêtements, manière d'occuper la place et d'attirer un public différent. Malgré ces efforts louables, l'assistance est restée bien clairsemée, du premier au dernier jour.

Comme elle le fait depuis 2008, la FH a mis sur pied son opération de surveillance pour le compte d'une cinquantaine de marques. Dans un contexte économique déprimé depuis des mois, et sans véritables perspectives de redressement à court terme, les exposants aux abois allaient-ils faire feu de tout bois? En outre, dans cet environnement compliqué, comment les organisateurs allaient-ils accueillir notre démarche et traiter nos plaintes? S'agissant des conditions-cadre, les incertitudes étaient donc nombreuses à l'entame du salon.

Sur un plan plus technique, nous avions déjà relevé la propension systématique des exposants chinois à chercher la limite en matière de design. Les modèles à succès de l'horlogerie suisse sont auscultés sous toutes les coutures pour en isoler LA caractéristique distinctive essentielle. Cette dernière est ensuite reprise à l'identique sur un modèle banal, lui conférant ainsi une proximité visuelle, à tout le moins un degré de parenté avec un design célèbre. Le problème est ainsi posé: quand doit-on considérer qu'un design déposé est violé? Combien de caractéristiques distinctives doivent être reprises pour que la violation soit constituée? On l'aura compris, tout est affaire de perception et de pondération, ce qui complique singulièrement l'analyse et donc le travail des investigateurs.

La surveillance a également pour mission de déceler toute utilisation abusive de l’indication de provenance «suisse». Grâce à notre marque de certification, les abus sont poursuivis sur la base du droit des marques, ce qui fonctionne plutôt bien dans le cadre de l'exposition hongkongaise. Pour la quatrième fois, nous avons fait usage de notre marque de certification contre un exposant qui présentait une ligne de montres arborant l'indication «suisse». A l'examen des pièces exposées, on distinguait clairement sur le cadran la mention «SWISS MOVT». Tout aussi clairement apparaissait la mention «MADE IN PRC» sur le fond. La tromperie était donc manifeste et la sanction a été rapide. Les montres ont été retirées des vitrines. L'exposant pris en flagrant délit a signé l'engagement par lequel il admet connaître désormais les conditions d'utilisation du nom suisse sur des montres.

29.9.2016